La Seine-Saint-Denis dans le rouge...

Publié le 25 Février 2010

DSC03637.JPGLa Seine-Saint-Denis est dans le rouge, mais c'est à l'Etat qu'elle demande des comptes. Le conseil général, qui vient de débattre de ses orientations budgétaires 2010, tire la sonnette d'alarme sur sa situation financière. " Il nous manque 120 millions d'euros pour boucler le budget" qui s'élève à 1,5 milliard, explique-t-on au cabinet du président (PS) Claude Bartolone. En quelques années, le département, le plus pauvre de l'Hexagone, a vu ses dépenses sociales exploser. Il doit aussi supporter la charge d'une dette avoisinant les 830 millions d'euros, composé à 97% d'emprunts toxiques, selon l'exécutif départemental. Le conseil général a renoncé à poursuivre les banques après la nomination d'un médiateur, mais en attendant son verdict, il doit réussir à boucler son budget. Or les recettes ont fondu, en particulier les droits de mutation ( moins 50 millions).

Pour retrouver un peu d'oxygène et éviter la mise sous tutelle, la collectivité demande donc au gouvernement de "payer son dû". Elle estime que l'Etat, qui lui verse 258 millions d'euros en compensation des prestations sociales obligatoires (RSA, APA, PCH), lui doit encore 168,5 millions. Le taux de compensation plafonne à 61% contre 83% en 2004, et la "dette" de l'Etat, représenterait, en cumulé, 704 millions depuis 2004. Comme une trentaine de ses homologues, Claude Bartolone a interpellé à ce propos le Premier ministre, François Fillon. " Si l'Etat ne fait rien de plus, notre budget est infaisable, sauf à diminuer des services publics", fait valoir l'élu. Sans cet appui, Claude Bartolone, qui a déjà augmenté les impôts de 7% l'an dernier, devra se résoudre à une nouvelle hausse qui jure-t-il, n'excédera pas les 6%.

Il devra aussi rogner sur certains crédits. Mais ses marges de manoeuvre sont minces car 85% des dépenses sont déjà affectées. Dans le collimateur, les dépenses de culture (Salon du livre de Montreuil), la nouvelle agence de développement ou encore les dépenses d'investissement. Une hérésie selon certains. "Les collectivités locales effectuent 73% de l'investissement public, elles sont un des moteurs du développement local" s'alarme le vice-président (PC) Jean-Charles Nègre.

Pour l'opposition, il est possible de rationaliser les dépenses. "Les impôts ont augmenté de 25% entre 2004 et 2008" s'agace Jacques Chaussat (UMP), invitant à "redresser la situation financière par une politique de rigueur".

Source : Laurence Albert, Les Echos, Mardi 16 février 2010.

Rédigé par Stéphane Fleury

Publié dans #C'est dans le Journal

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