Juliette fait chanter les enfants d’Aulnay-sous-Bois
Publié le 17 Septembre 2014
Ils avaient déjà pour marraine la chanteuse lyrique Natalie Dessay. C'est désormais Juliette, figure sensible et gouailleuse de la chanson française, qui leur donne le la. Les élèves du Créa, le centre d'éveil artistique d'Aulnay, vont interpréter la comédie musicale « Les Indiens sont à l'Ouest », mise en musique par l'interprète qui en a aussi suggéré le thème. On découvrira le spectacle au Théâtre Jacques-Prévert à Aulnay début octobre, puis trois représentations auront lieu en avril 2015 au Théâtre du Châtelet à Paris. Sur scène, ils seront 65 choristes, dont une quarantaine d'enfants et ados de 11 à 16 ans. Ils ont bluffé Juliette, qui nous confie ses impressions.
Parlez-nous de cette comédie musicale : quel a été le point de départ ?
JULIETTE. On ne peut en parler sans rappeler ce qu'est le Créa. La particularité de cette activité périscolaire, c'est qu'il n'y a aucune sélection à l'entrée. Mais il y a un travail pédagogique très exigeant. Pour ce spectacle, on ne se contentera pas de chanter. Il y a une vraie mise en scène, des costumes, des décors... Les projets du Créa sont très ambitieux, on est quasiment dans une production hollywoodienne !
Vous avez choisi le thème des Indiens ?
Je voulais écrire sur l'histoire des Indiens confrontés à la brutale colonisation de l'Amérique du Nord, et le fait que les massacres de la fin du XIXe siècle ont cessé parce que l'opinion publique s'en était émue. Christian Eymery(NDLR : auteur du livret et codirecteur du Créa) a imaginé quelque chose d'assez différent. Il s'agit d'un gamin qui va tourner un film sur les Indiens et qui s'intéresse donc à leur histoire. Des fantômes vont s'inviter sur le tournage. Il y a des passages très drôles.
Comment en êtes-vous venue à travailler avec les élèves du Créa ?
Il y a une dizaine d'années, un musicien avec qui je travaillais m'a fait venir à un spectacle du Créa. J'ai pris une claque, parce que le boulot était extraordinaire. Même si les chansons étaient interprétées par des enfants, ce n'était pas gnangnan, on pouvait parler de choses importantes. Et c'était enlevé, drôle.
Et que pensez-vous du travail de ceux qui vont jouer votre comédie musicale ?
Je suis impressionnée par la puissance de feu de ces gamins. Je les ai vus en stage cet été : tout le monde connaît tous les rôles et l'on peut remplacer au pied levé le copain absent ; les grands s'occupent des plus petits. Ils ont déjà compris quelque chose d'essentiel : le travail de troupe.
Créer une comédie musicale pour des enfants, c'était inédit pour vous ?
Oui, je marchais sur des œufs, en m'interrogeant sur la tessiture des voix. Le résultat m'a super émue. Entendre chanter ensemble ces 65 jeunes choristes, c'est incroyable.
Petite, auriez-vous aimé chanter au sein d'une structure telle que le Créa ?
Je pense que tous les parents et les enfants qui ont vu l'un de leur spectacle doivent en rêver. Moi, j'ai étudié le piano classique avec des profs particuliers ou au conservatoire. Ce n'était pas toujours très rigolo. Les gamins du Créa savent qu'ils ne deviendront pas tous profs de musique, mais ils garderont des souvenirs inoubliables. Oui, je suis sûre que j'aurais adoré le Créa étant enfant.
Source : Le Parisien