Il manquerait 250 policiers dans le 93

Publié le 1 Décembre 2014

93-Police.jpgLe département manque toujours de policiers, et les syndicats de gardiens de la paix le font savoir. A l'occasion des élections professionnelles, qui s'ouvrent ce lundi jusqu'au 4 décembre, chacun y va de son calcul et de ses propositions. Car ce scrutin, moment propice aux revendications, est aussi l'occasion de... se compter. Par rapport aux dernières élections, en 2010, 200 policiers de moins voteront sur le département, tous grades et toutes directions confondus, selon le syndicat de gardiens de la paix Alliance. Cela représente près de 5 % des effectifs du 93. Selon ce syndicat, majoritaire en Seine-Saint-Denis, il manquerait 250 policiers dans le département. Pour l'Unité SGP Police, majoritaire lui au plan national, il en faudrait encore plus : « 800, pour assurer un fonctionnement satisfaisant dans le département. »

« On nous annonce 81 sorties d'école affectées en Seine-Saint-Denis en janvier mais ça ne suffira pas, regrette Sébastien Bailly, délégué d'Alliance 93, syndicat qui vient de diffuser un tract intitulé : « Le 93, miséreux de la police nationale ». Une dizaine de commissariats ne verront pas l'ombre d'une nouvelle recrue. L'an dernier déjà, l'inquiétude était forte, après la mutation de 200 fonctionnaires hors du département, dont certains ne seraient pas remplacés. Le gel des postes dans la police, décidé sous 
Nicolas Sarkozy, et le non-remplacement des départs en retraite se font encore sentir. La campagne de recrutement menée par le gouvernement socialiste pour renflouer ces effectifs, année par année, ne suffit pas.

« On ne s'en sortira pas si on n'affecte pas rapidement 250 policiers sur le département pour répondre aux contraintes des opérations et aux attentes des habitants, il faut absolument être en capacité de renforcer les brigades de police secours. » Il cite en outre onze commissariats qui tournent avec moins de cent policiers titulaires (Livry, Gagny, Le Raincy, Rosny, Drancy, Pantin, Epinay, Le Blanc-Mesnil, Bondy, Neuilly-sur-Marne, Noisy-le-Grand). Le syndicat propose également que les commissariats de Sevran et Noisy-le-Sec deviennent de plein exercice pour mieux répondre aux attentes de la population. Il a sollicité l'intervention du préfet en ce sens au mois d'octobre.

Le syndicat Unité SGP Police estime qu'il manquerait encore plus de fonctionnaires pour travailler convenablement : « Nous avions déjà un déficit de 300 postes depuis 2009. Il manque encore 500 postes supplémentaires. Il faudrait une vingtaine de fonctionnaires de plus par commissariat », indique Arnaud Leduc, secrétaire départemental adjoint SGP 93. Au quotidien, le travail d'enquête s'en ressent. A fortiori dans un département où la délinquance ne connaît pas de répit. Les policiers croulent sous les dossiers. Le SGP recense une moyenne de « 500 affaires par enquêteur dont une dizaine devrait être traitée en urgence tous les jours ». Cette accumulation nuit forcément au bon fonctionnement de la justice. « Plusieurs centaines de dossiers seront prescrits car ils ne seront pas traités dans les délais légaux ». Il n'hésite pas à dire que « le travail d'initiative n'a plus sa place. Même les brigades anticriminalité (BAC) ne peuvent plus faire leur travail ».

Ce déséquilibre est encore plus criant dans les zones de sécurité prioritaires (ZSP) créées en 2012 pour lutter contre l'économie souterraine. « Les ZSP n'ont été qu'un effet d'annonce », dénonce Erwan Guermeur, délégué SGP. Les effectifs de Saint-Denis doivent se déployer sur ces zones de trafic, malgré un déficit de vingt-cinq policiers sur le commissariat. A l'approche des fêtes de fin d'année, les exigences montent d'un cran. Consigne est donnée de redoubler de vigilance aux abords des commerces. Sollicitée, la préfecture de police ne s'est pas exprimée.

Source : Le Parisien

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #93 Infos

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