Habitants et commerçants doivent quitter leurs logements pour la construction du supermétro du Grand Paris Express !

Publié le 20 Janvier 2015

supermetro.JPG« Quand on a reçu la lettre, on s'est demandé si c'était vrai. » Comme plusieurs riverains de l'avenue Roger-Salengro, à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), cette habitante paraît sonnée. « La Société du Grand Paris doit acquérir la parcelle AG 175 située avenue Roger-Salengro vous appartenant », a-t-elle pu lire dans le courrier de la Société du Grand Paris (SGP), le 6 janvier.

Une quinzaine d'habitants devront donc partir. « Mon mari a travaillé toute sa vie pour avoir un toit, raconte cette femme de 79 ans. Je vis ici depuis quarante-deux ans, je ne sais pas où je vais aller. » Il leur faudra partir « avant la fin 2016 », croit savoir la boulangère du quartier. « Nous n'avons pas reçu le courrier, mais nous sommes sur la parcelle, explique-t-elle. On s'en va, ils vont tout raser. »

Tout cela à cause d'un ouvrage d'entonnement. Comprenez l'endroit où la ligne 15 se sépare en deux branches : l'une part vers Saint-Denis-Pleyel (Seine-Saint-Denis) et l'autre vers Noisy-Champs (Seine-Saint-Denis). Pendant longtemps, le projet de Grand Paris Express avait été pensé avec une correspondance entre les deux lignes, et pas avec cette fourche. Et ce ne sont pas les tunneliers qui peuvent se rejoindre et créer l'entonnement. Il faut réaliser un chantier avec des machines qui creusent une grande surface, proche de celle d'une gare, à ciel ouvert. De tels travaux sont prévus entre 2017 et 2019. Les riverains concernés n'ont été prévenus qu'il y a quelques jours seulement.

Les commerçants ont aussi beaucoup de mal à encaisser. « Ça fait une semaine que je dors très mal, c'est une vraie claque, raconte Nathalie. Cela fait onze ans que nous travaillons ici. On savait qu'il y avait des travaux plus haut mais, ici, on ne s'attendait pas du tout à ça. » Comme l'ensemble des bâtiments, son restaurant sera rasé. « On a galéré les trois premières années, poursuit-elle. Maintenant, on va devoir repartir de zéro, mais on n'a plus l'âge. » Comme tous les riverains concernés, elle et son mari attendent de connaître le dédommagement qu'ils vont toucher.

« Nous ne pouvions pas les prévenir plus tôt : il fallait attendre les études, précise Benoît Labat, directeur de la valorisation et du patrimoine de la SGP. Mais, comme partout, nous serons attentifs au suivi humain et pas seulement financier, y compris s'il faut aider des locataires à se reloger. »

Source : Le Parisien

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #Transports

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