Face aux dealers les habitants du 93 contre-attaquent !

Publié le 20 Mai 2014

drogue-trafic.jpgIl y a eu les « pères de Stalingrad », en 2001 à Paris, ces rondes de pères de famille pour déloger le trafic de crack. Puis les barbecues géants de Saint-Ouen et les occupations de halls à Sevran, une dizaine d'années plus tard, afin de reconquérir les territoires occupés par les dealeurs. Ces initiatives fleurissent comme si les habitants avaient décidé de reprendre la main.

Samedi dernier encore, à Saint-Ouen, des artistes de rue « squattaient » des placettes habituellement tenues par les guetteurs. Entre parties de belote dans les halls d'immeubles ou pique-niques géants, ce phénomène prend parfois un tour original, comme à Montrouge (Hauts-de-Seine), où un habitant utilise la musique classique comme arme anti-trafiquants !

Cette reprise en main par les citoyens est encouragée par le bailleur 3F : « L'implication des habitants est essentielle pour que la majorité ne soit plus silencieuse, assure Didier Jeanneau, directeur général adjoint. Mais ces initiatives doivent faire partie d'un ensemble de solutions. Nous n'hésitons plus à expulser les locataires à l'origine des nuisances. Dans les quartiers où la pression est trop forte, nous allons tester l'installation de vigiles. »

Des initiatives saluées mais risquées

Le maire de Sevran, Stéphane Gatignon (EELV), confirme : « C'est bien que les habitants se prennent en main, mais cela dénote une sorte d'abandon des forces de l'ordre. » « D'autant plus, estime Michel Mittenaere, 
président de la Confédération nationale du logement, que ces solutions ne sont pas durables et risquent de générer des réactions plus violentes. »

Tous pointent la question de la consommation des stupéfiants : « Il faut prendre le problème à la source. La vente marche, parce qu'il y a des gens qui achètent », insiste Stéphane Gatignon. « La mobilisation citoyenne peut produire de bons résultats, confirme Michel Kokoreff, professeur de sociologie à Paris-VIII, spécialiste des questions liées à la consommation et au trafic de stupéfiants, que si elle est associée à une action policière durable. Et il faut reconnaître que la guerre contre la drogue est un échec. »

Source : Le Parisien

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #93 Infos

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
B
Et la chasse aux dealers sur Aulnay, c'est pour quand?
Répondre
N
On parle rarement du 93 sans parler de trafic de drogue.C'est déjà bien que les habitants se mobilisent pour lutter contre la drogue.
Répondre
R
Ces initiatives sont certes très courageuses mais font prendre des risques certains face à des trafiquants qui n'hésitent pas à se dessouder à la kalash en plein jour.<br /> <br /> Et tandis qu'on envoie nos soldats sur le continent africain sauver la veuve et l'orphelin face à des fanatiques menaçant l'Occident (discours officiel), les gouvernements successifs se révèlent<br /> tout bonnement incapables de maintenir, que dis-je, d'imposer l'ordre dans les rues de notre pays.<br /> <br /> Le maire écolo de Sevran avait suggéré de déployer des Casques bleus dans sa ville.<br /> Rebsamen, alors maire de Dijon (il est désormais ministre), avait acquiescé en novembre 2010 dans une interview accordée au Nouvel Obs lorsque lui a été posée la question d'envoyer l'armée dans les<br /> zones de non-droits. Mais lui voyait plutôt les gendarmes, rompus aux opérations de pacification en opex.<br /> http://tempsreel.nouvelobs.com/opinions/20101116.OBS3027/interview-francois-rebsamen-ps-nous-retablirons-l-ordre.html<br /> C'est également l'armée que voulait envoyer une élue PS des quartiers Nord de Marseille, Ghali.<br /> <br /> Je dis : chiche !<br /> <br /> Par ailleurs, il est évident que tant que les consommateurs de drogues n'encourront pas grand chose, les trafics continueront.
Répondre