Emouvant hommage à Mélisa 8 ans décédée dans l’incendie du camp rom des coquetiers à Bobigny

Publié le 17 Février 2014

3596955_11-0-4107440750_545x341.jpg«Nous nous souvenons de toi MÉLISA. » Son nom, écrit au feutre noir et en lettres majuscules, recouvre l'immense banderole brandie par ses proches. Hier matin, à Bobigny, près de cinq cents personnes ont rendu un dernier hommage à cette fillette de 8 ans décédée mercredi dans l'incendie du camp rom des Coquetiers. Un ruban blanc enroulé autour du bras, proches, élus, enseignants, associatifs et simples citoyens ont marché en silence à travers la ville, jusqu'à l'école Marie-Curie où la petite fille était scolarisée en CE 1.  

Soutenue par les siens, la maman de Mélisa, les yeux hagards, à jamais traumatisée par ce drame, a scandé le prénom de sa fille à plusieurs reprises. Sous le choc, une de ses soeurs s'est effondrée au sol, proche du malaise. Pour tous, à Bobigny, cette tragédie est vécue comme une injustice. « L'émotion est grande », commente Andréa Caizzi, un des membres du collectif de soutien aux Roms des Coquetiers et président de l'Aset 93, l'association d'Aide à la scolarisation des enfants tsiganes. « La mort de Mélisa est ressentie comme une preuve de l'aspect catastrophique de la politique du pire menée par l'actuel gouvernement. Il faut sortir de cette logique dramatique d'évacuations systématiques. »

La maire veut donner son nom à une rue

Seule éclaircie, le camp des Coquetiers, où vivaient près de 200 personnes, pourrait être le premier lieu d'expérimentation en France de la mission Bidonvilles annoncée fin janvier par Cécile Duflot, la ministre du Logement, et confiée à Adoma (ex-Sonacotra). « J'ai écrit à M me Duflot dès jeudi, le lendemain du drame, explique Catherine Peyge, la maire (PC) de Bobigny. Je lui ai proposé que le camp des Coquetiers soit le premier site à bénéficier de cette mission qui vise à éradiquer les bidonvilles en France. Je n'ai pas d'engagement ferme mais je suis reçue mardi par un conseiller spécial de Cécile Duflot. Cette mission Bidonvilles doit devenir au plus vite une réalité. »

Hier, en marge de la marche, de nombreux militants ne cachaient pas leur colère et leur amertume. « Mélisa n'est pas morte à cause d'un incendie. Elle est morte à cause de la misère. Et il faut attendre le décès d'une fillette de 8 ans pour que le gouvernement daigne enfin changer de discours ! » Il y a près de cinq ans, en mai 2009, un autre enfant, le petit Diego, âgé de 7 ans, était décédé à Bobigny dans l'incendie d'un hangar situé sur un terrain du Réseau ferré de France, chemin des Vignes, où s'étaient réfugiés 200 Roms après avoir été chassés six fois en un mois de leurs campements. « A l'époque, j'avais déjà dit que dans un pays riche comme le nôtre, la présence de bidonvilles était insupportable, rappelle Catherine Peyge. Aujourd'hui, je suis bouleversée mais parallèlement pas étonnée par cette nouvelle tragédie. Pour que personne n'oublie ces deux drames, je vais proposer que leurs deux noms soient donnés à une rue de la ville. »

Source : Le Parisien

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #93 Infos

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