Deux ans de prison ferme pour des trafiquants de drogue dans un hall d’immeuble à Saint-Ouen

Publié le 24 Décembre 2014

DrogueSaisie-LUn procès en comparution immédiate peut coûter cher aux prévenus. C'est ce qui est arrivé à deux jeunes de Saint-Ouen, Sofiane et Moussa, 22 et 27 ans, condamnés lundi à Bobigny à deux ans de prison ferme pour un trafic dans un hall d'immeuble, boulevard Victor-Hugo à Saint-Ouen.

Depuis une dizaine de jours, les enquêteurs du commissariat de Saint-Ouen avaient dans le collimateur le trafic dans un immeuble du boulevard Victor-Hugo. En prenant d'assaut le bâtiment, mercredi dernier, les policiers ont vu détaler deux hommes dans les étages. Une porte a claqué, elle ne s'est rouverte qu'après plusieurs minutes sur trois hommes : Sofiane, Moussa et le locataire de l'appartement, invalide à 80 %.

Entre-temps, du cannabis avait été jeté par la fenêtre. Des policiers, restés dehors, ont réceptionné la centaine de grammes de résine et un couteau à cran d'arrêt. C'est Sofiane qui a jeté la drogue par la fenêtre. Il se défend d'en être le propriétaire. « On était sept dans l'appartement » soutient Moussa, laissant entendre que les policiers ont falsifié la procédure. « Nous, on était juste venu là fumer une cigarette. » Quant à l'argent trouvé sur eux -- 310 € et 425 €, alors qu'ils sont tous deux sans emploi officiel -- il proviendrait d'un ami ou de la famille.

« Vous savez, intervient la présidente Sophie Bardiau, ici on traite suffisamment d'affaires de trafic de drogue et, en général, les appartements sont tenus par des mères de famille insoupçonnables ou des personnes fragiles sur un plan psychologique, handicapés ou très jeunes, ça reste assez classique. Alors, il sert à quoi cet appartement dans le quartier ? » Sofiane réfléchit : « A rien... De temps en temps il y a du monde, mais on ne peut pas dire que c'est connu ».

Le locataire -- absent au procès -- a déclaré aux policiers que les deux prévenus avaient pris l'habitude de venir couper leur shit chez lui. Puis un mystérieux visiteur l'aurait menacé de représailles s'il ne changeait pas sa version. Lundi, une déclaration de dernière minute a été produite par la défense, quelques lignes manuscrites du fameux locataire, assurant cette fois qu'il avait dit n'importe quoi aux policiers parce qu'il était sous l'emprise de médicaments. Une seconde déclaration, signée de son voisin, confirme bien que son voisin prend des médicaments. « Tiens, c'est la même écriture(NDLR  : sur les deux attestations) », souligne la présidente.

Les casiers chargés des deux prévenus n'ont pas volé à leur secours non plus. Sortis de détention en juillet tous les deux, ils y sont retournés lundi. « Quand on retourne longtemps en prison, on passe l'envie de recommencer », pense Mathieu Debatisse, pour le parquet, regardant droit dans les yeux les prévenus. Il avait réclamé quatre années d'emprisonnement dont un avec sursis mise à l'épreuve. Les condamnés peuvent faire appel.

Source : Le Parisien

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #93 Infos

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