Des évacuations de camps roms prévues à Aulnay-sous-Bois selon le préfet de Seine-Saint-Denis
Publié le 18 Avril 2014
Ils avaient fait de l'évacuation des camps un thème de campagne. Les maires UMP du Blanc-Mesnil et d'Aulnay, Thierry Meignen et Bruno Beschizza, ont été reçus hier en préfecture pour « une réunion technique » sur l'un des principaux camps du département (700 Roms recensés), situé en bordure de l'A 3, à cheval sur les deux communes. Les élus prendront un arrêté d'expulsion cette semaine, qui permettra d'avoir recours à la force publique. « L'évacuation aura lieu en mai », confirme le préfet, Philippe Galli. Le représentant de l'Etat dans le département en a profité pour faire le point sur la situation des Roms du 93.
Combien de camps sont recensés dans le 93 ?
PHILIPPE GALLI. Il faut se rappeler qu'il y avait plus de 8 000 ressortissants roms sur 135 camps fin 2012, et que nous étions descendus à 2 700, sur un peu moins de 45 sites, en novembre. Il y a ensuite eu une trêve des évacuations autour de la période de Noël, ce qui a provoqué un reflux du nombre d'occupants. Selon les chiffres de la semaine dernière, on compte 48 camps dans le département, dans lesquels vivent 3 439 personnes identifiées, dont 720 enfants. 236 font l'objet d'une obligation de quitter le territoire.
Les expulsions vont-elles reprendre ?
Nous avons huit demandes d'expulsion de camps en attente de recours, et nous avons étudié onze recours à la force publique. Des évacuations sont prévues à Aulnay, au Blanc-Mesnil, à Montreuil, Saint-Denis, La Courneuve, Aubervilliers... Il y aura une évacuation quasiment chaque semaine, ou au moins une toutes les deux semaines. Il y a toujours une évaluation sociale préalable. Nous respectons la circulaire opposable.
Les changements politiques à la tête des communes ont-ils accéléré le mouvement ?
Avant les élections, toutes les municipalités, quelle que soit leur couleur politique, avaient déjà demandé des expulsions, à l'exception de Bobigny. Le mouvement ne fait que se poursuivre.
Quelles solutions pour le relogement des familles ?
C'est doublement compliqué. Il n'y a pas de logement disponible. Chaque nuit, il y a 8 000 places en hébergement d'urgence dans le département. Mais, le plus souvent, les populations roms souhaitent rester en groupe. Sur un camp comme celui de l'A 3, avec 700 occupants, seuls 10 ou 20 seront hébergés. Il n'y a pas d'obligation d'hébergement de l'Etat pour ces populations qui ne sont pas des demandeuses d'asile.
Source : Le Parisien