A Bobigny la fermeture des camps roms s’organise

Publié le 18 Avril 2014

3776459_11-1-1467063_545x341.jpgLa ville, désormais UDI, a saisi la justice pour demander l’évacuation des bidonvilles installés sur les terrains municipaux. C’était une promesse de campagne de De Paoli.

Assis sur une chaise de bureau éventrée, il patiente à l'entrée du camp de la Folie, à Bobigny. Au-dessus de sa tête, une grande affiche prévient que les travaux de la future ZAC (zone d'aménagement concerté) Ecocité devraient bientôt commencer. Mais les fillettes qui transportent des planches de bois à l'intérieur de l'un des plus grands camps de Roms de la ville-préfecture n'y prêtent pas attention. « Je ne sais pas quand ce sera la fermeture du camp, murmure le père de famille dans un français approximatif. Ça m'inquiète. » Il n'en dira pas plus. Les autres ne sont pas non plus enclins à s'exprimer avec la presse.

Mais, depuis l'élection de Stéphane De Paoli, le nouveau maire UDI, les associations de soutien aux Roms s'inquiètent. Car, sous l'ère communiste, « Bobigny était un peu une ville d'accueil des Roms », admettent-elles. Les expulsions y restaient épisodiques. Catherine Peyge aurait même été la seule maire du département à n'avoir jamais demandé d'expulsion sur les terrains municipaux, selon le préfet Philippe Galli. Désormais, le ton devrait se durcir. « Sur le programme de De Paoli, il y avait la fermeture des camps, lance Véronique Decker, membre du collectif de soutien aux Roms. Nous, on n'est pas contre la fermeture des bidonvilles, mais on veut savoir si les gens qui vivent ici depuis longtemps seront relogés. »

Mobilisés, les soutiens ont distribué ces derniers jours un tract dans les boîtes aux lettres pour sensibiliser les habitants à la question des Roms. A Bobigny, ils seraient entre 400 et 500, selon les associations, répartis sur deux camps illégaux (la Folie et les Coquetiers) et une aire d'accueil légale installée rue de Paris.

Stéphane De Paoli a séduit une grande partie de ses électeurs grâce à cette promesse de campagne. Alors, en mairie, on assume ce changement de ton. « Il y a quelques jours, des familles roms qui s'installaient près de la cité Karl-Marx ont été invitées à quitter les lieux rapidement », relate un proche du maire. Déjà, des entrevues ont eu lieu entre le préfet et Stéphane De Paoli et des procédures judiciaires ont été lancées par la mairie pour fermer les camps illégaux.

Quand ? Selon le préfet, celui des Coquetiers pourrait être évacué « avant l'été ». Celui de la Folie ? « Il est installé sur la future ZAC, donc il sera amené à être fermé », concède le maire, sans donner de date. Mais il tient à rester rassurant, mentionnant sa rencontre hier matin avec les associations en charge de l'insertion des Roms. « On n'est pas des sauvages, clame-t-il. On ne va pas les brusquer ! Mais ils ne pourront évidemment pas tous rester. » Seule inquiétude, dans l'entourage du maire : que les associations « de toute la France débarquent à Bobigny pour s'enchaîner à l'entrée des camps et éviter leur fermeture ». Dans les villes voisines, on anticipe le démantèlement des bidonvilles de Bobigny et l'on craint la venue des familles. A Noisy-le-Sec, par exemple, la mairie fait poser des blocs de béton sur les terrains vides pour empêcher toute création de campement.

Source : Le Parisien

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #93 Infos

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W
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