Barto, le fantassin de la transparence ? !...
Publié le 16 Avril 2013
Délivrer au grand public l’ampleur de son patrimoine, diable, quelle d’ordre d’idée ! …
Ou vous n’avez rien ou presque, et on est en droit de se poser la question de savoir comment vous gérez vos affaires personnelles et donc les affaires publiques dont vous avez la charge. En supposant bien sûr, qu’il n’y ait pas d’évasion… Car la pratique des enveloppes et des fonds secrets pour les ministres a, en principe, disparu depuis 1995 et l’ère Jospin. Mais quid de la corruption diverse et variée (dessous de table, trafic d’influence,...) qui sévit encore trop souvent ?
Ou alors, vous avez quelque bien, comme l’on dit, et on vous demandera de justifier de leur origine : héritage, épargne personnelle ou argent mal acquis ? Pourquoi pas, après tout, puisque nous vivons l’ère de la transparence !... Nul doute, cependant que si de l’argent a été mal acquis, il aura, entretemps, été blanchi de manière ou d’une autre…Encore que, fort heureusement, l’étau semble aussi se resserrer dans ce domaine.
Puis, on dressera des hit-parades : par exemple, ceux qui sont soumis à l’ISF et les autres. Il faudra distinguer aussi, si on le peut, ceux dont le patrimoine, en partie du moins, est au nom de leur femme, voire de leur maîtresse, ou bien encore de leurs enfants.
Sans parler de ceux qui ont ou ont hérité de tableaux de maîtres…Ou ceux qui ont bénéficié d’honoraires d’avocats d’affaires (principe plus que contestable…) ou de chirurgiens célèbres ou que sais-je encore ? Ou encore de ceux qui, élus dans des communes populaires, telles celles de la Seine-Saint-Denis, ont, bien entendu, un train de vie et/ou un patrimoine de « bon bourgeois » installé, aux antipodes de leurs électeurs populaires, lesquels ne manqueraient pas, peut-être alors, d’être choqués par de telles révélations, tant il est vrai, comme dit le dicton populaire, que « chacun voit, midi, à sa porte… »
Il est donc amusant, de voir les réactions des uns et des autres devant ces projets de déclaration publique de patrimoine ! Elles ne sont donc, peut-être pas, quelles que soient les pétitions de principe des uns ou des autres, dépourvues de toute arrière-pensée.
Voilà, peut-être pourquoi, notre ami Barto, toujours prompt à être facétieux et de bonne humeur, de façon générale, et ayant conquis de haute lutte sa place au perchoir de l’Assemblée, - faute, peut-être, d’avoir obtenu la place Beauvau et le ministère de l’Intérieur ( ?) - a adopté une position en flèche contre celles du Président et du Premier Ministre. En se déclarant dubitatif devant une telle mesure de transparence publique !
Par parenthèse, on nous dira après que c’est nous qui ajoutons de la cacophonie à la cacophonie ! Non tout cela est plutôt le résultat d’une stratégie du « sauve qui peut » au plus haut sommet de l’Etat, adoptée dans la précipitation, tant il est vrai, qu’il faut donner en pâture au « bon peuple » quelques gages de transparence et d’honnêteté pour tenter d’éteindre l’incendie…Désolé, chers amis lecteurs, telle est l’exacte vérité…
Mais, tout cela n’est peut-être qu’une hypothèse parmi d’autres, parce que, à la décharge de ceux qui s’élèvent contre une telle mesure, il faut bien dire que le rapport des Français à l’argent est loin d’être sain et simple ! Dans ces conditions, on n’est, peut-être, pas loin, en effet, de l’insupportable inquisition, de l’ère du soupçon ou du voyeurisme, probablement pires que le mal !
Par la faute d’un homme, rattrapé par son inconscient, qui savait bien qu’il trichait, et a, donc, comme un lapsus révélateur, appuyé sur la mauvaise touche de son portable, de sorte qu’un de ses adversaires politiques locaux a pu en récupérer le continu. Lequel, par des voix impénétrables, mais dont on voit bien qu’elles ne peuvent être uniquement locales, s’est retrouvé à la Une de toutes les radios et télés. Grande Sagesse devant l’Eternel, peut-être !
Mais surtout par la faute d’un système qui n’a que trop duré, à l’heure où les économies européennes souffrent, et où une certaine oligarchie inconsciente des devoirs qui sont les siens persiste à échapper, à due proportion, à ce que l’on demande au commun des mortels, c’est-à-dire à une participation à l’effort de redressement engagé ici ou là.
Si tout cela n’avait servi qu’à traquer profondément, les abus et les lacunes d’un système à bout de souffle, on pourrait dire alors que d’un mal naîtra, à terme peut-être, un bien. Ne soyons pas trop naïfs, pour autant…
Que l’information, de caractère public circule donc. Oui. Que le droit a la vie privée soit également préservée. Oui aussi. Reste à bien définir ce qui revient à l’une et à l’autre. A l’heure des Google, Facebook et Compagnie, on peut donc légitimement s’interroger.
C’est bien parce qu’il y a des délinquants qu’il faut des juges et des policiers. Et, aujourd’hui, au stade international. Mais vivre dans une société policière, sous une forme ou une autre, non merci ! Il est amusant ainsi de constater que ce que l’on nomme, « Big Brother » comme symbole d’une société de surveillance et que l’on traduirait en français par « Grand Inquisiteur » signifie aussi, au sens littéral, « Grand Frère » ! Comme quoi, l’enfer, souvent pavé des meilleures intentions, n’est jamais bien loin du paradis.
Tout dépend de nous, du chemin que nous voulons prendre : aucune société n’est possible sans liberté. Cependant, aucune liberté n’est possible sans honnêteté et responsabilité. A trop vouloir oublier ces vérités premières, les « élites » qui nous gouvernent courent à leur perte. Cela ne serait pas trop grave s’il ne s’agissait que d’elles car elles pourraient, alors, être avantageusement remplacées. Cela serait plus grave si elles entrainaient dans leur chute, la société toute entière.
Veritis.