Aulnay-sous-Bois : les promesses de Sarkozy aux PSA

Publié le 13 Avril 2012

PSARECUPNicolas Sarkozy  reçu hier à son QG de campagne à Paris des salariés de l'usine PSA d'Aulnay. Il leur a promis une réunion sur l'avenir du site en présence du ministre de l'industrie.

Deux candidats à la présidentielle en deux jours... même si les sondages ne les placent pas tout à fait au même niveau. Les salariés de l'usine PSA Peugeot-Citroën d'Aulnay doivent recevoir aujourd'hui la visite du député de l'Essonne Nicolas Dupont-Aignan. Hier, c'est une délégation formée par trois syndicats de l'usine (SIA, CGT et CFDT) qui s'est déplacée au quartier général du candidat Nicolas Sarkozy, à Paris (XVe). Elle a réussi à y décrocher un entretien de trois quart d'heure avec le président. "Il n'avait pas le choix, on lui faisait une mauvaise pub" estime Jean-Pierre Mercier, délégué central CGT, faisant allusion à la bruyante escorte de 300 salariés massés à quelques pas du bâtiment de l'UMP avec banderoles et slogans. Parmi eux, un ouvrier qui s'époumone "si vous continuez à vouloir fermer notre usine, on deviendra votre cauchemar".

Hier, Jean-Pierre Mercier est sorti de l'entrevue avec le sentiment d'avoir remporté "un demi-succès". Nicolas Sarkozy  en effet promis qu'une réunion tripartite (Etat, Syndicat, direction de PSA) se tiendrait la semaine prochaine, en présence du ministre de l'industrie Eric Besson. Vendredi 6 avril, les syndicats avaient déploré l'absence d'un représentant du gouvernement lors d'une réunion à la préfecture de Bobigny. "Cette réunion avait été une mascarade" répète Tanja Sussest, délégué du SIA (Syndicat Indépendant de l'Automobile), "agréablement surprise" par l'attitude de Nicolas Sarkozy. "Il nous a écoutés. On lui a dit "on vous demande de tenir l'engagement que vous aviez pris devant les Français, celui de vous occuper du dossier PSA".

Larbi Erraai, responsable de la CFDT, faisait aussi partie de la délégation : "Rien n'est acquis. On restera mobilisés tant que PSA n'aura pas signé". Allusion à l'engagement écrit, réclamé par les syndicats, sur un maintien des 3 100 emplois au sein de l'usine jusqu'à la fin de vie de la Citroën C3 - seul modèle produit à Aulnay - à l'horizon 2016. "ça nous laisse le temps de nous retourner et d'obtenir un nouveau projet", estime Tanja Sussest.

L'Elysée a indiqué hier soir qu'une prise de contact était prévue entre le cabinet du président et Philippe Varin, patron du groupe automobile. Mais parmi les manifestants, certains restent très pessimistes : "Ces promesses, je n'y crois pas du tout. Il y a un côté très politique, avec les élections qui arrivent, lâche Mohammed, cariste de 33 ans. Mais ça n'empêchera pas PSA de vider l'usine petit à petit." "On sait très bien qu'il faudra tordre le bras à la direction pour lui faire signer un engagement écrit. Mais Nicolas Sarkozy a pris un engagement, il faudra bien qu'il le respecte", juge de son côté Jean-Pierre Mercier

Source : Gwenael Bourdon, Le Parisien du vendredi 13 avril 2012  

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #Emploi

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