Aulnay-sous-Bois : de nouveaux robots à l’usine Guerbet
Publié le 4 Juillet 2012
Pour les radiologues, c’est un peu une potion magique. Un liquide « qui permet de rendre visible l’invisible », comme le décrit Robert Lavayssière, président de la Société française de radiologie d’Ile-de-France. Depuis 1968, le groupe pharmaceutique Guerbet conditionne dans son site d’Aulnay-sous-Bois des produits de contraste, ces liquides que l’on injecte dans le corps des patients lorsqu’ils passent une IRM (imagerie par résonance magnétique) ou un scanner et qui permettent de voir d’éventuelles anomalies médicales.
Hier, l’entreprise aux 378 M€ de chiffre d’affaires en 2011 inaugurait à Aulnay une nouvelle unité de production de quelque 8000 m2 qui sera lancée à la fin de l’année. « Les produits sont fabriqués dans nos laboratoires à Lanester dans le Morbihan et à Marans en Charente-Maritime, explique Yves L’Epine, directeur général du groupe. Ils arrivent ensuite sous forme de poudre à Aulnay où ils sont transformés en liquide et conditionnés pour être commercialisés. »
Un objectif annuel de 14 millions de doses de produits de contraste
La nouvelle unité, entièrement automatisée, va permettre à la société de partir à la conquête du marché mondial et surtout américain. Depuis 2005, Guerbet a investi 74 M€ dans le site d’Aulnay où il a créé 52 emplois. Les nouveaux robots fonctionneront près de trois fois plus vite que les anciens, permettant au groupe de tabler sur une production de 14 millions de doses annuelles à Aulnay en 2017 contre 8,8 millions en 2010. Le chiffre passerait même à 26,4 millions de doses si l’on rajoute celles conditionnées dans son usine du Brésil.
Cette cadence permettra au groupe de répondre à la demande internationale. En 2006, des médecins ont découvert que certains produits de contraste pouvaient avoir de graves effets indésirables sur la santé de certains patients. Leur étude a épargné le produit phare de Guerbet, le Dotarem, dont le processus de fabrication isole davantage le gadolinium, un élément chimique qui peut être très toxique s’il est diffusé dans l’organisme.
Grâce à sa nouvelle unité de production, l’entreprise va également fabriquer elle-même ses poches souples en polypropylène. A la différence des conditionnements sous flacons de verre, celles-ci sont prêtes à l’emploi et donc plus pratiques pour les médecins.
L’ascension fulgurante de Guerbet pourrait malgré tout connaître quelques freins. « Comme toutes les matières premières, l’iode qui est l’un des principaux constituants de nos produits, subit des hausses de prix. Il a augmenté de 50% sur un an », constate Yves L’Epine. Les coûts de production ont donc tendance à croître et les nouvelles machines d’examen permettent au personnel médical d’utiliser moins de produits de contraste. Mais il reste encore une grande marge de manœuvre pour les fabricants. « La France a un des taux d’équipement en IRM le plus bas d’Europe », regrette Yves L’Epine. On compte environ une IRM pour 100000 habitants.
Source : Le Parisien