Aulnay-sous-Bois : 1 250 emplois créés d’ici 2015 sur les terrains de l’usine PSA
Publié le 9 Novembre 2012
« Varin, assassin », « Hollande, menteur », « Aucune usine ne doit fermer »… Les slogans déterminés ont retenti hier dans les rues de Bobigny, scandés par 500 manifestants, dont beaucoup de salariés de l’usine PSA Peugeot Citroën d’Aulnay. A la préfecture de Bobigny, on parlait un autre langage, fait de dates et de chiffres. Lors de la réunion tripartite consacrée au sort de l’usine censée fermer en 2014, la direction du constructeur automobile a dessiné un début de calendrier pour l’implantation d’entreprises nouvelles sur le site : 400 emplois créés d’ici à la fin 2013, 800 à la mi-2014, et près de 1250 au total d’ici à 2015.
PSA a évoqué quelques nouvelles pistes : l’arrivée d’une blanchisserie industrielle (50 emplois) et d’une société de nettoyage (250 postes), s’ajoutant aux arrivées déjà annoncées dont celle de Galloo (30 postes) et de la société ID Logistics (500 à 600 emplois), dont il se murmure qu’elle pourrait acheter une parcelle pour s’installer. Il a aussi été question d’une société étrangère, prête à s’implanter rapidement. Des informations guettées avec impatience par ceux qui, comme le délégué FO Jean-Philippe Hardy, attendaient des « garanties sur la revitalisation du site ». Mais dans le camp syndical, on a largement critiqué ces annonces, jugées « floues », et déploré l’absence de discussions sur la liste de revendications présentées par cinq syndicats de l’usine (SIA, CGT, CFDT, CFTC, FO).
Tanja Sussest, responsable du SIA, aurait aimé que l’Etat s’engage à financer un plan de départs en préretraite pour les anciens : « Le gouvernement veut laisser le bébé à PSA, mais il faut que chacun prenne ses responsabilités! » L’autre inquiétude, tenace, tient à la nature des emplois qui seront proposés. Abdallah et Gaël, syndiqués SUD, restent sceptiques : « Pour être embauché à ID Logistics, il faudra d’abord déposer un CV. Ils n’auront pas d’obligation de prendre des gens de PSA. » Daniel Vernet, technicien de 56 ans, s’interroge : « Est-ce que les gens auront le même salaire, la même ancienneté? » Lionel, ouvrier du montage, confie qu’il songe à quitter PSA : « Mais je ne veux pas partir une main devant, une main derrière : il faut des garanties. »
De son côté, le maire PS, Gérard Ségura, se prépare à recevoir « dans les semaines qui viennent » les demandes de permis de construire de PSA. « Bien sûr, il faut que les entreprises s’implantent vite, mais il faudra des précisions sur la nature des emplois. Je consulterai les syndicats », explique l’élu, qui s’inquiète du « décalage entre le moment où l’usine va fermer et celui où les postes nouveaux seront créés ». Hier, la direction a refusé de préciser la date envisagée de fin de production. La CGT réclame son maintien jusqu’en 2016 pour que, dans l’intervalle, chaque salarié obtienne « un CDI acceptable » : « On n’est pas prêts à lâcher la production », prévenait hier Jean-Pierre Mercier, délégué CGT.
Source : Gwenaël Bourdon. Le Parisien du vendredi 9 novembre 2012.