L'Arc-en-ciel prisonnier de ses grilles...

Publié le 4 Septembre 2009


Il y a des rentrées plus difficiles que d'autres. Celle de la cité Arc-en-ciel doit être bien douloureuse. En effet, le terrain maintes fois évoqué sur la blogosphère aulnaysienne, en réunion publique ou au Conseil Municipal, est désormais nettoyé et entièrement grillagé. Le permis de construire a été accordé et la construction des 24 logements semble, en apparence, inéluctable. Restent les quatre tilleuls, plus isolés que jamais... Pour combien de temps ? Manque plus qu'un abattage en bonne et due forme de ces arbres centenaires et la main de l'homme triomphante pourra densifier à sa guise au nez et à la barbe de Dame Nature.


Au delà du débat de plus en plus vif que suscite la supposée nécessaire et inéluctable densification de notre cité, on ne pourra que déplorer la méthode employée pour faire aboutir ce dossier coûte que coûte. Il faut savoir que le collectif du Square Arc-en-ciel a été refoulé à l'entrée de son Conseil de Quartier le jour où ce projet a été présenté, ce qui est une pratique fortement contestable. De plus, la réunion publique qui a permis de présenter à l'ensemble de la population du quartier le plan architectural des 24 logements a démontré de manière éclatante l'hostilité d'une vaste majorité des habitants de la cité Arc-en-ciel à ce projet.


Il semblerait donc que dans toutes les étapes du processus de démocratie participative, à aucun moment l'avis des gens du quartier n'a été réellement intégré. Pas plus, d'ailleurs, que celui de Monsieur Alain Amédro, qui malgré les impérieuses nécessités de cohabiter au sein d'une majorité municipale plurielle avait fait entendre sa voix à la fois en réunion publique et au Conseil Municipal pour dénoncer ostensiblement la méthode employée pour gérer ce dossier. Il préconisait, en effet, un retrait pur et simple du permis de construire pour discuter dans la sérénité et offrir une vraie chance au débat entre élus et habitants du quartier. Il souhaitait même réduire le projet de 24 à 12 logements, ce qui aurait probablement suffi à satisfaire les riverains.


Que reste-t-il de tout cela aujourd'hui ? Rien ! Juste des grilles froides et hermétiques au dialogue.


Les événements qui touchent la cité Arc-en-ciel sont un signal très fort à l'égard de l'ensemble des aulnaysiens et, en particulier des collectifs de riverains, qui tentent par tous les moyens d'être associés au processus de décision entraînant des transformations profondes dans leur quartier. Dans ce dossier Arc-en-ciel, ô combien important, puisqu'il donnait l'occasion aux élus de la majorité actuelle de démontrer les vertus de la démocratie participative si chaudement vantées dans cette ville, des vertus de dialogue, d'association de la population au processus décisionnaire de la Mairie, nous ne pouvons que constater la dure réalité des faits : la démocratie participative a échoué.


C'est un revers sérieux dont il faut bien mesurer l'ampleur et la signification. Surtout dans le contexte actuel où d'autres projets de construction sont en cours... Si les riverains d'un quartier sont systématiquement écartés d'une manière ou d'une autre du processus décisionnel affectant de façon durable et dans des proportions importantes leur cadre de vie, dans ce cas, la démocratie participative et les conseils de quartier n'ont plus de raison d'être. 


Il sera vital de suivre attentivement l'évolution de la situation dans les semaines à venir, sinon la ville d'Aulnay Sous Bois n'a pas fini d'avoir mal à sa démocratie participative.


Stéphane Fleury

Rédigé par stefanfaith

Publié dans #A vos quartiers !

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