26% de bouchons en plus en quatre ans en Ile-de-France !
Publié le 2 Février 2014
Le nombre de déplacements en transports en commun a eu beau augmenter de 20% entre 2001 et 2011, jamais la région parisienne n’a eu un goût de bouchon aussi prononcé. D’après une étude dévoilée aujourd’hui par le fournisseur d’informations sur le trafic routier V-Traffic, que nous révélons en exclusivité, le nombre de kilomètres d’embouteillages a augmenté de 26% en quatre ans (de 2010 à 2013) aux heures de pointe. Une saturation qui atteint son paroxysme le soir dans le sens Paris-banlieue. Les responsables de l’étude estiment que « cette prolifération générale d’embouteillages est favorisée par de nombreux plans d’aménagements urbains et le programme de modernisation des tunnels d’Ile-de-France » mené ces dernières années. « Le constat aujourd’hui est que les transports en commun sont saturés ou mal adaptés et que le réseau routier est sous-dimensionné », constate Philippe Goudal, le directeur de l’innovation de V-Traffic.
La facture est lourde
Si les automobilistes s’aventurent désormais de moins en moins dans Paris intra-muros (- 23% de véhicules/km entre 2000 et 2010), c’est désormais sur les axes de contournement de Paris (A 86, Francilienne) que les bouchons sont les plus intenses. « L’augmentation de l’activité économique et des emplois se concentre davantage en périphérie et il y a donc de plus en plus de trajets de banlieue à banlieue », souligne Vincent Aguilera, chargé de recherches à l’école Paristech. Or, c’est précisément de banlieue à banlieue que le bât blesse en matière de transports en commun. D’où l’idée du Grand Paris Express, qui prévoit à terme 205 km de lignes de métro et 72 gares nouvelles ceinturant la capitale. Les temps de trajet seraient ainsi réduits à quarante-trois minutes contre une heure douze aujourd’hui pour rejoindre Roissy depuis le pont de Sèvres. Sans attendre ces aménagements, beaucoup de salariés, lassés de faire du pare-chocs contre pare-chocs matin et soir, ont déjà modifié leurs horaires. La direction des routes réfléchit de son côté à l’aménagement sur les principaux axes de voies dédiées aux bus qui pourraient y circuler aussi rapidement que des tramways. Il y a urgence. Selon une étude d’Inrix, un fournisseur d’Infotrafic, la facture est lourde. Dans la seule capitale, les embouteillages font perdre 1,8 Mds€ à l’économie française.
Source : Le Parisien