Installation de l’usine Chimirec à Aulnay-sous-Bois : 180 emplois en jeu !

Publié le 9 Juillet 2020

Les « y'a qu'a, faut qu'on » en ont (encore) pris pour leur grade, mercredi soir, au conseil municipal d'Aulnay-sous-Bois. A coups d'expressions fétiches, le maire LR Bruno Beschizza a tancé les « ingénieurs autoproclamés » — comprendre, son opposition tendance écolo — qui pointaient du doigt l'arrivée annoncée de l'usine Chimirec sur la ville. Avec un allié de poids : Georges-François Leclerc, préfet de la Seine-Saint-Denis, auteur d'un courrier rassurant sur ce sujet, lu en pleine séance par l'édile.

Dans le cadre de l'installation du village des médias à Dugny, pour les Jeux olympiques de Paris 2024, la société de tri de déchets pollués installée depuis 60 ans doit faire place nette. Et c'est sur les anciens terrains PSA, que l'usine automobile a désertés en 2014, qu'elle devrait être réinstallée. A quelques centaines de mètres de logements programmés dans quelques années.

Installation de l’usine Chimirec à Aulnay-sous-Bois : 180 emplois en jeu !

Trop de zones d'ombre pour les opposants au maire

De quoi inquiéter, donc, certains élus d'opposition et associatifs d'Aulnay-sous-Bois. Si la séance du conseil municipal visait simplement à approuver le financement d'une rue attenante à la future usine, les débats ont en fait concerné l'arrivée de l'usine elle-même, qui, pour certains opposants, contient trop de zones d'ombre.

Ainsi, l'association Aulnay Environnement rappelle que la friche PSA doit, dans les années à venir, être transformée en quartier hybride, le « Val-Francilia », mêlant industrie et logistique sur sa partie nord, ainsi que des logements, des équipements et des bureaux au sud.

Des déchets en provenance d'entreprises, d'artisans et de déchetteries

Ainsi, citant l'étude d'impact de l'Autorité environnementale, elle indique que la future usine est destinée à traiter des « déchets conditionnés (acides, bases, emballages souillés, batteries, déchets inflammables, etc.) et des déchets en vrac (huiles usagées, solvants pétroliers, eaux souillées, filtres à huile usagés, déchets pâteux, etc.) », en provenance d'entreprises, d'artisans et de déchetteries.

« La capacité de stockage de déchets dangereux envisagée est de 2 217,5 t et la capacité de traitement de 150 t/j. », précise-t-elle encore. Elle s'inquiète donc, « dans le contexte du récent incendie de l'usine Lubrizol, à Rouen », qu'une telle structure — qu'elle dit « classée Seveso seuil bas s'agissant du site de Dugny » — soit installée à proximité de logements et d'écoles.

« On commence à lire tout et n'importe quoi sur ce sujet », s'est agacé l'édile, qui a donc lu la missive du préfet pour couper court aux rumeurs.

Selon le préfet, Chimirec « contribue à l'équilibre écologique de l'Île-de-France »

Dans son courrier, Georges-François Leclerc indique que cette usine « n'est pas classée au titre de la directive Seveso et ne peut être comparée avec les activités de Lubrizol à Rouen qui a marqué les esprits en raison de l'accident industriel survenu en septembre […] ». Si, en 2013, selon un rapport de la préfecture de la Seine-Saint-Denis que nous avons pu consulter, Chimirec était encore classée « Seveso seuil bas », les services de l'Etat, ainsi que la société elle-même — que nous avons interrogée — précisent que ce n'est plus le cas.

Et le préfet, aussi, de remercier la ville d'accueillir Chimirec, société « historique » du territoire, qui, par son « activité de tri, de transit et de regroupement de traitement de déchets d'activités économiques », « contribue grandement à l'équilibre écologique de l'Île-de-France ».

« On a bien compris que ce n'est pas Lubrizol »

A l'issue, Alain Amédro a déploré que ces informations n'aient pas été données plus tôt, engendrant une forme de « suspicion » de la part des observateurs. Et martelé que nombre de zones d'ombre restaient en suspens : « Sécurité sanitaire, gestion des risques industriels, ou encore trafic routier engendré, ainsi que la proximité avec les logements… » « Ce type d'installation n'est pas anodin », indique-t-il, ajoutant : « On a bien compris que ce n'était pas Lubrizol. Mais cela pose des questions auxquelles il faut des réponses ! »

70 salariés supplémentaires recrutés

Dans la foulée, Bruno Beschizza a aussi indiqué que, non seulement les 110 emplois actuels de Chimirec seraient préservés, mais des embauches auraient lieu : à terme, 70 salariés supplémentaires seraient recrutés.

« Ce sera une usine neuve, au fonctionnement plus moderne, installée dans un bâtiment unique », a encore précisé l'édile, qui insiste aussi sur le fait qu'il « pose des conditions » à cette installation délicate. « Chimirec viendra s'expliquer sur ce projet », assure-t-il. Là-dessus, Franck Cannarozzo, maire adjoint chargé des grands projets, a rappelé qu'une enquête publique serait organisée « à l'automne » et que « chacun pourra ainsi s'exprimer très largement sur le sujet ».

Article complet du journal Le Parisien à lire en cliquant : ici

Source article et photo : journal Le Parisien

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #Economie

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