Face au Coronavirus les éboueurs à Aulnay-sous-Bois et dans le 93 sont des héros
Publié le 27 Avril 2020
Ce matin-là, sur la feuille scotchée à même le conteneur à ordures, la mention « héros » s'accompagne du dessin enfantin et très coloré d'un éboueur. « Ça m'a fait chaud au cœur, j'ai eu le sourire direct ! Les gens réalisent enfin qu'ils ont besoin de nous », réagit Edouard *. Il est « ripeur », en Seine-Saint-Denis.
Autrement dit, il est l'un de ceux que les habitants aperçoivent perchés à l'arrière des camions de collecte. Chargés de lever et vider les poubelles. Lever et vider. Encore et encore.
Edouard, le super-héros n'a pourtant pas toujours les bons équipements pour faire face aux risques professionnels de contamination au coronavirus. « En ce moment, nous n'avons plus de gants jetables pour nous protéger les mains lorsque l'on retire nos gants de collecte, que l'on monte dans la cabine ou que l'on touche une barre d'appui. En attendant d'en recevoir, on a obtenu le droit de changer la paire de gants de collecte à la fin de chaque journée. »
« Toux, perte de l'odorat et du goût… » Arrêté depuis trois semaines, Valentin*, qui est conducteur de benne à ordures dans une société concurrente à celle d'Edouard, a développé tous les symptômes du Covid-19. « J'ai respecté le confinement, les gestes barrière à la maison. Les seuls risques que j'ai été amené à prendre, c'est au travail », constate froidement Valentin qui intervient dans une ville de Seine-Saint-Denis de 50 000 habitants. « Il y a beaucoup de cités et beaucoup de conteneurs à récupérer et vider. »
« On nous a donné une savonnette mais pas d'eau pour l'utiliser »
« On n'a pas de masques, poursuit-il. Le gel hydroalcoolique n'est disponible que dans les locaux. Dans les camions, on nous a donné une savonnette pour nous laver les mains, mais pas d'eau pour l'utiliser ! À la place, on ramène chacun nos petits flacons personnels de désinfectant quand on en a. »
Les ripeurs de l'entreprise d'Edouard bénéficient en revanche d'un masque chirurgical par jour. « Mais ça ne sert pas à grand-chose si on inhale des particules contaminées, en manipulant les conteneurs. Il nous faudrait des FFP2 qui ont des filtres », estime Edouard.
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Source article : journal Le Parisien / Source photo : Aulnaylibre.com