Une unité spécialisée soigne les femmes battues à l’hôpital Ballanger à Aulnay-sous-Bois
Publié le 1 Octobre 2019

À l’hôpital d’Aulnay-sous-Bois, une unité spécialisée soigne les traumas des femmes victimes de violences conjugales pour les aider à "ne plus se sentir coupable" et à "retrouver leur féminité".
« J’ai vécu 30 années de calvaire, ça fait deux ans que j’ai été sauvée d’un presque féminicide et me voici devant vous, résiliente et militante », lance Lynda au groupe de parole, installé à l’hôpital Robert-Ballanger.
Une fois par mois, des femmes aux profils différents se retrouvent au sein de l’Unité spécialisée d’accompagnement du psychotraumatisme (Usap) pour « poser des mots sur les maux », explique une fonctionnaire de police victime de trois compagnons violents.
Ce jour-là, en écho au Grenelle contre les violences conjugales, 18 femmes partagent leurs récits autour d’une table sur laquelle une boîte de mouchoirs côtoie une théière encore fumante et des madeleines.« Mon mari m’a dit "si tu vas voir la police, tu ne seras plus ma femme et ce n’est pas une gifle qui fait de moi un homme violent" », raconte Ariane.
Marie*, éducatrice, est « fâchée avec la police ». « Je n’ai plus d’énergie à me battre avec l’administration. Un policier a refusé ma main courante. "Il y en a 200 des comme vous", a-t-il dit ». La jeune femme se « débrouille seule » et lorsqu’elle est en danger, elle prend son « sac de secours » et dort à l’hôtel.
Ce groupe de parole permet de sortir « les femmes de l’isolement », explique Fatima Le Griguer-Atig, fondatrice de l’unité qui fait partie des 10 sites pilotes choisis par le ministère de la Santé pour la prise en charge du psychotraumatisme.
Pour Muriel Salmona, psychiatre, « les violences subies ont de multiples conséquences sur la santé psychique et physique des individus. Elles sont à l’origine du développement de comportements à risques, d’échec scolaire, de pathologies somatiques, de suicides ».
« La prise en charge la plus précoce possible des victimes de violences constitue un enjeu majeur de santé publique, en plus d’un enjeu médico-économique non négligeable », souligne Mme Salmona.
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Source article : https://www.ouest-france.fr