CDG Express : la sage décision du président de Paris Terres d’Envol Bruno Beschizza
Publié le 13 Novembre 2018

Lors du conseil de Territoire qui a eu lieu hier soir à l’Espace Pierre Peugeot, le maire d’Aulnay-sous-Bois, Bruno Beschizza, qui est aussi président dudit Territoire, a souhaité retirer une délibération portant sur le projet du CDG Express qui prévoit une liaison directe entre l’aéroport Charles de Gaulle de Roissy et la gare de l’Est à Paris.
Loin de céder à l’urgence ou à une quelconque pression, Bruno Beschizza a pris la sage décision de laisser l’opportunité à chacune des huit villes du Territoire Paris Terres d’Envol (Aulnay-sous-Bois, Drancy, Dugny, Le Blanc-Mesnil, Le Bourget, Sevran, Tremblay-en-France, Villepinte) de débattre du projet du CDG Express dans leurs conseils municipaux respectifs.
Cette étape de maturation est évidemment nécessaire avant que les huit villes ne puissent tendre vers une position commune au sein du Territoire sur ce projet. L’habileté et le tact politiques sont des notions essentielles pour arriver à faire fonctionner une structure telle que l’Etablissement Public Territorial Paris Terres d’Envol qui réunit huit villes au sein d’une intercommunalité créée de toute pièce par la loi NOTRe dans le cadre de la Métropole du Grand Paris.
Du reste, ces notions sont parfaitement maîtrisées par Bruno Beschizza, puisque sous sa présidence, l’Etablissement Public Territorial Paris Terres d’Envol se structure et avance dans ses projets sans heurts majeurs. En ce qui concerne, spécifiquement, le CDG Express, Bruno Beschizza a précisé la position de la ville d’Aulnay-sous-Bois puisqu’un avis défavorable devrait être émis en conseil municipal ce mercredi sur cette question.
Trop de travaux tuent les travaux !

Bien qu’il faille trouver des solutions pérennes et adaptées au transport des voyageurs en provenance de l’aéroport Charles de Gaulle en direction de Paris, cela ne saurait se faire au détriment des Séquano-Dionysiens. En effet, la mise en place du CDG Express soulève un certain nombre de questions majeures. Ce futur train emprunterait les voies dédiées actuellement à la ligne K (liaison entre Crépy-en-Valois et Paris Gare du Nord) qui constitue la dernière ligne permettant aux habitants d’Aulnay-sous-Bois de rejoindre Paris en moins de 15 minutes depuis la suppression des trains directs et semi-directs.
Par ailleurs, les voies de la ligne K sont utilisées lorsque le RER B rencontre des pannes ou des problèmes voyageurs, ce qui arrive malheureusement presque tous les jours. Dans ces conditions, comment peut-on garantir que les usagers du RER B et de la ligne K ne soient pas défavorisés voire sacrifiés au profit du CDG Express en cas de panne ? Des clarifications sont absolument nécessaires avant de lancer le CDG Express et ceci d’autant plus que la SNCF admet être déjà en surchauffe avec l’accumulation des chantiers en cours consécutifs à l’arrivée programmée des Jeux Olympiques et Paralympiques à Paris et sa proche banlieue en 2024 (RER B, Supermétro du Grand Paris…).
En ce qui concerne spécifiquement les habitants d’Aulnay-sous-Bois, il est évident qu’ils souffrent quotidiennement de conditions de transport dégradées et qu’ils ne comprendraient pas que des moyens très importants soient engagés pour une nouvelle ligne comme le CDG Express. Dès lors, il parait évident que les investissements doivent se diriger vers les infrastructures existantes comme le RER B afin d’enrayer la spirale des avaries matérielles, des caténaires qui lâchent et des problèmes ou pannes divers qui frappent cette ligne.
Au regard de ces différents éléments, Bruno Beschizza a donc fait le bon choix en retirant la délibération relative au CDG Express qui devait être présentée hier soir en conseil de Territoire.
Robert Ferrand