Amende requise contre le militant associatif d'Aulnay-sous-Bois Hadama Traoré
Publié le 28 Novembre 2018
L’ancien ministre de l’Intérieur Gérard Collomb et deux syndicalistes policiers avaient porté plainte contre le militant, en février, s’estimant injuriés lors d’une manifestation pro-Théo.
« Dans nos quartiers, il y a des policiers qui nous tuent, qui nous violent, qui nous frappent. Nous, qui nous protège ? » Pour ces mots, clamés au mégaphone devant le siège d’Alliance Police nationale en février, Hadama Traoré, militant associatif d’Aulnay, comparaissait au tribunal de Paris, ce mercredi.
Il fait l’objet d’une plainte pour injures du ministre de l’intérieur de l’époque, Gérard Collomb, ainsi que de Frédéric Lagache et Jean-Claude Delage, responsables du syndicat policier. Le parquet a requis une amende de 1 000 € avec sursis.
Regrettant que le conseil des plaignants « ne réussisse pas à expliquer ce qui constitue une injure dans les propos d’Hadama Traoré », Yaël Scemama, l’avocate du militant, s’est efforcée de rappeler le contexte de la manifestation.
« Il s’agissait de dénoncer les violences policières, un an après l’affaire Théo, un jeune homme que connaît bien mon client », a-t-elle rappelé, sous le regard de Théo Luhaka lui-même, ainsi qu’une quinzaine de soutiens.
Une vidéo de l’interpellation du jeune homme a été projetée à l’audience. « Cette vidéo est sortie dans un média en février, sans que la famille de Théo ne soit au courant. C’est ce qui ronge mon client au moment des faits », a asséné Yaël Scemama
De son côté, l’avocate des syndicalistes - le ministère de l’intérieur, n’était pas représenté, sinon par le parquet - a martelé qu’Hadama Traoré les avaient précisément « désignés comme racistes », les traitant aussi de « racailles » - vidéos à l’appui.
« Accuser quelqu’un de viol, de meurtre, de violences, c’est une insulte », a renchéri le parquet.
Le délibéré sera rendu le 13 février.
Source information et photo : journal Le Parisien