Le projet de bénévolat pour les bénéficiaires du RSA porté par Séverine Maroun à Aulnay-sous-Bois irrite Stéphane Troussel !
Publié le 2 Mars 2016
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Un coup de communication, rien de plus !» Stéphane Troussel, président PS du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, est agacé. Objet de son courroux : le projet de Séverine Maroun, élue LR à Aulnay, qui veut proposer aux bénéficiaires du RSA, dans sa commune, de faire du bénévolat.
Selon le patron du département, elle se trompe sur toute la ligne. D’abord d’un point de vue technique. Rappelons qu’à Aulnay, dix agents municipaux sont chargés du projet d’insertion des allocataires du RSA, au lieu, habituellement, de fonctionnaires départementaux. C’est précisément sur cette originalité que s’appuie la majorité pour mettre en place son projet.
«Sauf que le RSA est une allocation nationale gérée par les départements, ce sont les départements qui instruisent les dossiers, les transmettent à la CAF pour décision, et la CAF verse ensuite le RSA. Aulnay ne pilote donc pas le RSA», rétorque Troussel.
Il épingle aussi la philosophie du projet. «Etonnament, je n’ai pas entendu la ville d’Aulnay annoncer qu’elle allait demander du bénévolat ou des contreparties aux entreprises qui touchent des aides de l’Etat ou des subventions. Le bénévolat «presque forcé» ne serait bon que pour les pauvres ?»
La renationalisation du RSA, le «vrai débat»
Mais pour lui, le vrai débat est celui de la renationalisation. Car le RSA coûte «140 M€ par an» à la Seine-Saint-Denis. Or, la semaine dernière, le Premier ministre a annoncé «une prise en charge par l’État du financement du RSA, à condition que les départements s’engagent à renforcer l’accompagnement de ses bénéficiaires vers l’emploi». Une bonne nouvelle... qui demande à être étoffée.
Ainsi, pour Troussel, «il faut que l’application de cette décision ne fige pas les inégalités entre départements». Car les départements les plus pauvres, comme le 93, supportent bien plus le coût du RSA que les plus riches, car le nombre d’allocataires y grimpe plus vite. «Les habitants du 93 paient 152 € de leur poche pour un RSA de 525 €, quand ceux du 92 n’en versent que 75€», chiffre-t-il. «Le transfert de ressources envisagé par l’Etat doit prendre en compte ce paramètre !»
Troussel souhaite aussi qu’un «fonds d’urgence» soit prévu dès 2016 pour les départements les plus en difficulté.
Source article : Le Parisien