Une employée de crèche à la Rose des Vents à Aulnay-sous-Bois aurait crié sur des bébés ?
Publié le 2 Février 2016
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« C’est bon, allez hop dégage […] ! Tu ne vas pas t’y mettre toi non plus, casse-bonbons ! Maintenant tu peux chialer […] De toute façon, tu fais que chialer ! »
Une dispute entre adultes ? Non, la retranscription d’un enregistrement pirate réalisé à la crèche de la Rose-des-Vents, à Aulnay.
On entend une auxiliaire s’adresser violemment à plusieurs enfants. Saisie par le syndicat CFTC, la municipalité LR vient d’adresser un courrier au procureur de Bobigny pour signaler ces faits, dénoncés par un autre agent.
« L’équipe m’a fait passer pour une menteuse »
Tout commence fin 2015, quand une éducatrice constate que sa collègue a un « comportement inquiétantavec les nourrissons de moins d’un an » et crie « excessivement » sur eux au moment du déjeuner. Elle en informe la directrice de la crèche. Ce qui, selon elle, provoque l’ire des autres agents. « Le comportement de l’équipe s’est considérablement dégradé envers moi, leur conduite se manifeste par des paroles et des comportements offensants, méprisants et hostiles », déclare-t-elle. Dans la foulée, elle retourne voir la directrice pour expliquer l’attitude de ses collègues. Rien n’y fait : « L’équipe me fait passer pour une menteuse ».
L’éducatrice enregistre sa collègue à l’heure du déjeuner
Le 4 janvier dernier, l’éducatrice décide alors d’enregistrer le déjeuner des enfants, lorsque sa collègue crie sur les enfants. Sur la bande-son, on entend même une autre auxiliaire proférer insultes et menaces à son endroit, la traitant de « salope » et assurant qu’elle « connaît des mecs à Roissy » qui pourraient lui « casser la gueule » et lui « couper les cheveux ». Le 21 janvier, la municipalité a mis à pied les deux agents incriminés, en attendant les résultats de l’enquête interne. Une commission disciplinaire doit statuer sur leur sort, tandis que la directrice a été intégrée à une autre structure.
« Mon fils n’a pas l’air traumatisé quand je le dépose »
Invoquant son « devoir de réserve », la directrice n’a pas souhaité répondre à nos questions. Croisée devant l’établissement, une employée estime que le comportement de l’éducatrice qui a dénoncé les faits n’est pas exemplaire : « Elle n’a pas d’esprit d’équipe, elle se victimise », assure-t-elle. Du côté des parents, la surprise prévaut. « Mon fils n’a pas l’air traumatisé quand je le dépose », assure une maman au sortir de la crèche. Une autre estime : « Les agents sont gentilles, elles ont de l’expérience. Mon fils ne vient jamais à reculons. »
Source article : Le Parisien / Image d'illustration