Multiplication des colis suspects sur la ligne du RER B
Publié le 4 Décembre 2015
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Jérôme Lefèvre, directeur de la ligne B du RER, rencontré par le journal Le Parisien ce jeudi au centre de commandement de la ligne du RER B à Paris, évoque l’impact des « colis suspects », ces bagages oubliés, qui ont d’importantes répercussions sur le trafic.
Combien de colis suspects ont été signalés sur la ligne B ?
JÉRÔME LEFÈVRE. 46 colis en novembre, quatre fois plus qu’en temps normal. Pour le seul vendredi 27 novembre, il y a eu 4 colis signalés : à Gare du Nord, Luxembourg et Châtelet à 17 h 30. Un objet abandonné sur une ligne a des répercussions ailleurs. Un colis suspect sur la ligne A, vendredi, a très fortement perturbé le trafic pendant 40 minutes et touché 150 000 voyageurs des lignes A, B et D. Il a fallu deux heures pour un retour à la normale. Du 13 au 22 novembre, la ponctualité du RER B a baissé de 3 points (87 % au lieu de 90 %), ce qui représente 30 % de voyageurs en retard en plus sur cette période.
Pourquoi le trafic est-il interrompu dans un sens, pas dans l’autre ?
Nous appliquons les directives de la police. Si elle estime que des piles de béton qui séparent les voies écartent le risque sur l’autre voie, et qu’on peut continuer à circuler, on le fait. Arrêter tous les trains en même temps, c’est aussi risquer que les voyageurs descendent sur les voies. Il s’agit toujours jusqu’à présent de bagages oubliés, il faudrait que les voyageurs prennent soin de leurs affaires et ne les oublient pas ! Mais on est obligés de prendre des précautions en s’appuyant sur l’expertise de la police parce qu’un jour, malheureusement, on peut tomber sur un acte malveillant.
De quelle marge de manœuvre disposez-vous ?
On peut faire faire demi-tour aux trains sur les terminus provisoires (Denfert-Rochereau et Gare du Nord), en amont ou aval du périmètre de sécurité. L’ouverture, depuis l’été, d’une antenne du laboratoire central de la préfecture de police à proximité de Gare du Nord a permis de réduire les délais d’intervention des services de déminage. C’est précieux. L’ouverture d’une antenne à Châtelet, l’un des plus gros pôles ferroviaires du monde, aurait aussi du sens.
La ligne B est une ligne sensible en matière de sécurité. Quel est le moral des agents actuellement ?
Des agents d’orientation de chez nous ont été directement témoins des attentats au Stade de France, le 13 novembre, nous leur avons proposé un soutien psychologique. Nous avons aussi renforcé les équipes de sécurité ferroviaires, ils sont 250 à être mobilisés sur la ligne B en ce moment. Dès le 14 novembre, le RER circulait. Il est important que le transport continue de circuler, pour montrer que la vie continue. Et avec la COP 21, le monde entier nous regarde, il faut qu’on ait le sourire.
Source : Le Parisien