Nuit de violence dans des bus et tramways du 93
Publié le 2 Novembre 2015
La soirée de samedi a été particulièrement agitée dans les transports en commun du nord du département. Plusieurs bus et tramways ont été la cible de jets de projectiles. A partir de 22 heures et jusqu’à minuit, c’est le T8 qui a été caillassé entre les arrêts Cesar et Villetaneuse Université.
Au moins une vitre a été cassée. Après de nouveaux jets de pierres peu après minuit au niveau de Delaunay-Belleville, à Saint-Denis, l’ensemble des rames du T8 sont rentrées au dépôt, par mesure de précaution, a-t-on appris auprès de la RATP.
« Deux rames ont été dégradées et un collègue a été blessé à l’œil. Il vient de sortir de l’hôpital », indique Alexis Louvet, élu CGT au CE de la RATP. Même cas de figure pour le T5 (Saint-Denis - Garges-Sarcelles), qui a été caillassé à Pierrefitte vers 22 h 20. Après des bris de vitres, le service a été totalement interrompu.
a situation a été tout aussi chaotique pour les bus. Pris pour cible à Mairie de Stains à 23 h 10 (caillassages et jets d’œufs), le bus 255 (Porte de Clignancourt-Garges) a vu son terminus avancé à Saint-Denis Université. Les terminus ont été déplacés ou les trajets déviés aussi sur les lignes 148 (Bobigny-Le Bourget) et 248 (Drancy-Aubervilliers), également à cause de jets de projectiles vers 22 h 55, ainsi que sur la 143 (Rosny-La Courneuve). Sur cette ligne, un chauffeur s’est fait voler sa caisse sans toutefois être blessé, indique Karim Rouigel, secrétaire général du syndicat SAP RATP.
Sur le 253 (Saint-Denis-Garges), après des violences entre usagers au Clos Saint-Lazare à Stains, la ligne a été limitée dès 21 heures, puis totalement interrompue à 23 heures. Enfin, sur un bus du noctilien N 44 (Gare de l’Est-Garges-Sarcelles), une porte arrière a été caillassée et brisée.
Le service est redevenu normal ce dimanche. La RATP a déposé plainte pour ces incidents, qui n’ont pour le moment donné lieu à aucune interpellation ni intervention de police et n’ont pas fait de blessé, selon la préfecture.
Difficile d’expliquer pour le moment un tel enchaînement de violences dans les transports. Selon Alexis Louvet, « ces violences pourraient être liées au 10e anniversaire des émeutes. C’est le ressenti des agents. » La préfecture rappelle, elle, que des moments de tensions similaires avaient déjà été observés l’an dernier pour la nuit d’Halloween.
« Ces violences sont inacceptables, mais elles étaient prévisibles car rien n’est fait pour améliorer la situation des quartiers populaires », estime Alexis Louvet. L’élu CGT dénonce aussi un manque de moyens humains à la RATP. « Il manque 1 300 machinistes receveurs à la RATP. Les agents sont isolés sur le terrain, c’est la porte ouverte à l’insécurité ». A l’appel des syndicats CGT, Unsa, FO et Sud, les machinistes de la RATP seront en grève le 18 novembre pour demander des renforts.
Source : Le Parisien