Vidéos. Valérie Pécresse en position de remporter les élections régionales de 2015 en Ile-de-France

Publié le 4 Octobre 2015

Le sort de l'Ile-de-France aux élections régionales des 6 et 13 décembre sera particulièrement scruté. D’abord, bien sûr, parce que c’est la région la plus importante du pays.

Ensuite parce que la gauche y est chez elle depuis dix-sept ans. Mais le fief conquis par Jean-Paul Huchon en 1998 s’effrite scrutin après scrutin, et la victoire d’Anne Hidalgo à Paris aux municipales de 2014 masque mal les revers symboliques du PS et de ses alliés dans l’ancienne banlieue rouge, en Seine-Saint-Denis notamment. Notre sondage exclusif Odoxa pour BFMTV et « le Parisien »- « Aujourd’hui en France » révèle que si les élections avaient lieu dimanche prochain, la droite menée par Valérie Pécresse reprendrait la région.

Pas d’effet Bartolone

C’était pourtant le pari des socialistes, en exfiltrant sans ménagement en mai un Huchon jugé à bout de souffle après trois mandats, au profit du président de l’Assemblée nationale. Pour l’instant, c’est raté : crédité de 24 % des intentions de vote au 1er tour, Claude Bartolone accuse un retard de 10 points sur Pécresse et ses alliés centristes UDI et MoDem (34 %). Au second tour, elle l’emporterait avec 3 points d’avance (41 % contre 38), dans une triangulaire avec le FN. « Etonnamment, le poids politique apporté par le président de l’Assemblée, 4e personnage de l’Etat, ne fournit aucun bénéfice à la liste socialiste, commente Gaël Sliman, directeur d’Odoxa. Ainsi, dans des enquêtes d’intentions de vote réalisées par Ifop en avril avant son investiture, tant Huchon que Marie-Pierre de la Gontrie — sa rivale d’alors au sein du PS — enregistraient face à Pécresse des scores équivalents à ceux réalisés actuellement par le « sauveur » Bartolone.

Plusieurs explications à ce patinage des socialistes. D’abord, l’effet de l’impopularité du pouvoir. Plus d’un électeur sur quatre (27 %), souligne notre sondage, votera en décembre pour sanctionner Hollande et le gouvernement. Deuxième facteur, la faiblesse du reste de la gauche. Si le communiste Pierre Laurent se maintient à un bon niveau, les écolos s’écroulent, alors qu’aux précédentes régionales de 2010 Cécile Duflot avait fait jeu égal avec Huchon au 1er tour. Avec un petit 6 %, Emmanuelle Cosse paye les querelles intestines qui déboussolent les Verts… et leurs électeurs. Du coup, même si Bartolone peut compter sur un bon report de voix d’EELV et du Front de gauche au 2nd tour, cela risque de ne pas suffire.

Pécresse surfe sur la vague bleue

Partie bien avant son rival PS, la tortue républicaine — qui avait été écrasée par Huchon en 2010 par 61 % contre 39 % — bénéficie avant tout du vent porteur pour la droite depuis les municipales de 2014, confirmé par les récentes départementales. « Bartolone est le candidat investi par le bon vouloir de Hollande : sur le terrain, on l’attaque là-dessus en l’appelant Barthollande », raille un lieutenant de Pécresse. Elle martèle en outre ses propositions tolérance zéro en matière de sécurité, un thème de prédilection pour la droite… et placé en tête des préoccupations des Franciliens, selon Odoxa.

Mais Pécresse a un caillou dans sa chaussure, nommé Nicolas Dupont-Aignan. Avec un candidat FN assuré de se maintenir au 2nd tour (il faut 10 % des voix), la chef de file de la droite et du centre aura besoin d’apport de voix à droite. « Avec ses 7 % au 1er tour, le souverainiste constitue sa seule réserve de voix : il pourrait soit chèrement monnayer son soutien, soit contribuer à la faire perdre s’il invitait ses électeurs à s’abstenir au 2nd tour, analyse Gaël Sliman. Cet électorat se répartit équitablement entre vote FN et vote LR. »

La percée du FN

L’avocat Wallerand de Saint-Just a beau être quasi inconnu — 55 % des habitants d’Ile-de-France ne le connaissent pas — et avoir des ennuis judiciaires, il pourrait bien battre le record des scores du Front national dans la région capitale. Avec 21 % d’intentions de vote, il dépasserait les 20 % obtenus par le FN en Ile-de-France lors des départementales du printemps dernier. Une percée due à l’effet Marine Le Pen, et à la « dynamique nationale positive pour le FN », reprend Sliman. Malgré les bisbilles familiales et la multiplication d’affaires politico-financières, le mouvement d’extrême droite, qui axe en bonne part sa campagne sur la crise des migrants, accentue donc son ancrage dans le paysage électoral. Une certitude, conclut le patron d’Odoxa, « la perte de l’Ile-de-France serait un terrible coup dur pour le PS ».

Sondage Odoxa pour BFMTV et «Le Parisien»-«Aujourd'hui en France» réalisé du 29 septembre au 2 octobre 2015 auprès d'un échantillon de 1000 personnes inscrites sur les listes électorales franciliennes. Méthode des quotas

Source article : Le Parisien / Vidéos : Aulnaylibre !

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #En route vers 2015 !

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