Baisse des dotations de l’Etat : le maire Bruno Beschizza se bat pour éviter la mise sous tutelle d’Aulnay-sous-Bois en 2016
Publié le 19 Septembre 2015
« Contre la baisse de 11 milliards des budgets des villes, départements, collectivités locales… ». Vendredi matin, les élus de sept villes de l’agglomération Plaine commune (Aubervilliers, Saint-Denis, La Courneuve, Epinay, Villetaneuse, Stains, L’Ile-Saint-Denis) se sont rassemblés à la mairie de Saint-Denis dans le cadre de la journée nationale contre la baisse des dotations de l’Etat aux collectivités.
Ils se sont ensuite rendus en délégation à la sous-préfecture. « Pour l’ensemble des neuf communes et de l’intercommunalité, c’est 60 M€ en moins sur 3 ans », s’alarme Patrick Braouezec, le président (FG) de Plaine commune. « L’investissement public est une source de développement économique. Plaine commune construit 3 200 logements par an, c’est du travail pour le bâtiment. » Les baisses de dotations affectent fortement le budget de l’agglomération mais aussi celui des communes. « A Stains, nous allons perdre 3 M€ d’ici à 2017, explique Azzedine Taïbi, le maire (FG) de Stains. 3 millions en moins, cela veut dire que je ne pourrai pas construire les 7 ou 8 classes dont nous avons besoin. Cela veut aussi dire que je renonce au centre municipal de santé qui reçoit 20 000 actes par an et au conservatoire qui accueille 500 élèves. » La gronde dépasse cette fois les clivages droite-gauche. Hervé Chevreau, le maire (DVD) d’Epinay est tout aussi inquiet : « Je vais perdre 9 M€ d’ici à 2017. C’est énorme sur un budget de plus de 50 M€. Or, dans le 93, les gens sont très en attente des services publics. »
A Aulnay, le maire (Les Républicains) Bruno Beschizza distribue un tract alarmiste : « Les indicateurs actuels montrent qu’il ne sera pas possible, a priori, de boucler le budget 2016. » Il accuse autant la gestion « dispendieuse » de son prédécesseur que la « baisse drastique et aveugle » des dotations de l’Etat. La potion proposée aux habitants promet d’être amère : « Des sacrifices devront être faits pour éloigner le spectre d’une mise sous tutelle […] », annonce l’élu. Le cabinet d’audit Mazars a préconisé de réduire le budget de la collectivité de 20 M€ d’ici 2020.
A Rosny-sous-Bois, Claude Capillon, maire LR, a pris des mesures radicales pour absorber la baisse de 9 M€ entre 2014 et 2016. « Nous allons augmenter les impôts de 5 % l’année prochaine, 100 postes sur 1 200 seront supprimés dans la période, on diminue les coûts de fonctionnement de 3 % par an jusqu’en 2018, on augmente les tarifs des non-Rosnéens qui utilisent nos services et nous baissons les subventions des associations, détaille-t-il. Nous réclamons de pouvoir étaler cette perte de dotations sur 5 ans au lieu de 3. » Il a lancé une pétition et une campagne d’affichage.
A Neuilly-Plaisance, le maire LR Christian Demuynck a carrément décidé d’instaurer une période de deuil de 4 jours avec drapeaux en berne et banderole au fronton de la mairie. « Nous avons supprimé 30 postes mais si ça continue je vais demander aux habitants de quel service ils veulent se passer » menace-t-il. Lui aussi a lancé une pétition.
A Montreuil, la ville perd 12,5 M€, l’équivalent d’une augmentation d’impôt de 26 % d’après les calculs du maire PC Patrice Bessac. Il a demandé à ses services de « revoir le périmètre des politiques publiques » sans plus de précision.
Source : Le Parisien