Le bétonnage menace-t-il à nouveau Aulnay-sous-Bois ?

Publié le 25 Juin 2015

Le bétonnage menace-t-il à nouveau Aulnay-sous-Bois ?

Quelle maîtrise la commune d’Aulnay aura-t-elle demain sur ses aménagements et ses logements ? A la veille de la création d’une métropole du Grand Paris, qui aura compétence en matière d’habitat, la ville de 80 000 habitants doit aussi composer avec les projets de reconversion sur le site PSA (180 ha), et le projet d’une Opération d’intérêt national (OIN), visant à faire pousser 2 600 logements sur son territoire. Le sujet a été débattu lors du conseil municipal de mercredi soir. Et une chose semble acquise : Aulnay va grossir.

450 logements neufs par an. C’est bien plus que la moyenne des constructions ces dernières années (160 logements en moyenne, sous un maire PS pourtant accusé de « bétonner la ville »). Mais c’est le « potentiel » identifié au sein du Programme local de l’habitat (PLH), voté par les élus de la majorité UMP-UDI (les élus PS et PC ont voté contre)*. Ce document obligatoire fixe les orientations en matière de logement pour la période 2015-2020. Un diagnostic, établi par le cabinet Sémaphores, indique que les « catégories intermédiaires » fuient vers les communes voisines où l’immobilier est moins cher, et le parc locatif privé plus important. En guise de remède, le PLH préconise des constructions davantage tournées vers l’accession à la propriété (65 % dont 25 % à « prix maîtrisés »), le logement social ne représentant que 10 %. Le choix fait réagir l’opposition : « Allez dire aux 9 000 familles en attente d’un logement social que vous ne faites rien pour elles ! Vous voulez changer la population d’Aulnay », accuse le député PS Daniel Goldberg. Le maire UMP Bruno Beschizza lui oppose la proportion de logements sociaux déjà existants (35,8 %) : « Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est construire un parcours résidentiel. »

PSA, principale zone à aménager. Elles sont identifiées dans le projet de Plan local d’urbanisme (PLU) voté par le conseil municipal (là encore sans les voix de l’opposition). Le document est une version révisée du PLU mis en place en 2008 (déjà modifié au fil des ans). Il permet d’identifier les zones où l’on pourra construire du logement : le secteur des grands ensembles (Rose-des-Vents, Mitry-Ambourget), concerné par des programmes de renouvellement urbain. Le PLU y limite la hauteur des bâtiments à 20 m. Mais le PLU permet aussi de construire sur les terrains PSA (le constructeur a présenté un projet comportant activités et logements). Là, les constructions pourraient atteindre par endroits jusqu’à 44 m de façade. Le communiste Miguel Hernandez s’alarme de la création « d’un quartier isolé de 7000 à 8000 habitants isolés, sans équipements ». « Ce zonage n’est qu’une traduction de ce que voulait le gouvernement », répond Bruno Beschizza, allusion au projet d’OIN sur ce secteur. Le PLU sera soumis à enquête publique en octobre, avant d’être validé d’ici fin 2015.

13,8 M€ pour démolir le Galion. Le conseil d’administration de l’Agence nationale de rénovation urbaine a accordé 13,8 M€ pour les dernières démolitions dans le quartier de la Rose-des-Vents, dans le cadre du projet engagé en 2004. C’est ce qu’a annoncé mercredi Bruno Beschizza en début de conseil. Cette rallonge va permettre de démolir la barre du Galion et deux tours voisines soit 170 logements.

*Le chiffre est néanmoins inférieur à celui de 639 logements par an, préconisé dans le Contrat de développement territorial (CDT), document élaboré avec l’Etat, actuellement en enquête publique.

Source : Le Parisien

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #Urbanisme

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