Usine PSA d'Aulnay-sous-Bois : les syndicats inquiets
Publié le 1 Octobre 2011
La rencontre a eu lieu sur le parking de l’usine PSA Peugeot-Citroën d’Aulnay. Hier, le maire PS, Gérard Ségura, est venu à la rencontre des syndicalistes du site. Au cœur des discussions, bien entendu, l’avenir de cette usine de 3200 salariés où l’on produit 684 C3 par jour. La menace d’une fermeture après 2014 continue de planer, alors que la direction a toujours refusé de donner des garanties pour la suite. La semaine dernière, PSA annonçait des réductions d’effectifs. 300 intérimaires vont quitter l’usine dans les trois mois, et 115 employés dans le cadre d’une « mobilité » au sein du groupe.
Face à quelques dizaines de militants syndicaux, Gérard Ségura a rappelé le message qu’il portera « très bientôt » à la direction du groupe : « un gel des licenciements » et « la création d’un observatoire du site rassemblant les syndicats, les représentants de l’Etat, les élus ». « Ce département est celui où le taux de chômage est le plus important parmi les 16-25 ans, 44% des jeunes du quartier de la Rose-des-Vents (NDLR : voisin de l’usine) sont au chômage. Un départ de PSA serait une vraie catastrophe! »
Dans les rangs syndicaux, on renchérit. « Ce serait un drame social! Nous voulons un avenir, les gens ici le méritent », lance un délégué du syndicat maison SIA. Pour Philippe Julien, de la CGT, « Il ne faut pas attendre : leur objectif, en faisant partir 300 intérimaires, c’est de vider l’usine petit à petit. Le point de césure, ce sera bien avant 2014, s’ils arrivent à nous faire passer de deux équipes à une seule ». Les questions fusent : Mohamed Khenniche (du syndicat SUD) a entendu parler d’une vente du terrain à Aéroports de Paris. « Aucune proposition de vente n’est passée par nos services municipaux », assure Gérard Ségura. Ce dernier rappelle toutefois que l’entreprise avait engagé une réflexion sur sa réorganisation et la possible vente d’une partie des 180 ha qu’elle occupe actuellement.
A quelques mois de l’élection présidentielle, certains réclament l’engagement des politiques : « Il faut faire venir les candidats des primaires socialistes, pour qu’ils s’engagent à ce que l’usine ne ferme pas après 2012 », lance un membre de la CGT. « Je ne prépare pas la venue d’un candidat, je suis là en tant que maire », rétorque prudemment Gérard Ségura… qui sera tout de même là, « si un candidat ou une candidate socialiste vient ».
Source article et photo : Gwenael Bourdon, Le Parisien du samedi 1er octobre 2011