Taxis en grève ce lundi 13 janvier 2014 : attention aux bouchons !
Publié le 13 Janvier 2014
Pour protester contre la hausse de la TVA et « la concurrence déloyale » des voitures avec chauffeur, les taxis défileront ce matin à Paris et dans les grandes villes.
Ce matin, des milliers de taxis vont défiler sur les routes de France à l’appel de cinq syndicats (CFDT, CGT, FO, SDCTP et CST). Dans leur collimateur, le relèvement de la TVA sur les transports de 7% à 10% depuis le 1er janvier, mais surtout les voitures de tourisme avec chauffeur, les fameux VTC, qualifiés de « multinationales » et de « lobby qui détruit les emplois ». « Nous ne sommes pas contre la concurrence mais pour une concurrence loyale, assure Nordine Ahmane, délégué syndical de FO-Taxis. Celle des voitures avec chauffeur est déloyale. »
Le spectaculaire essor des VTC depuis quatre ans
Elles ne portent aucune signalétique et c’est impossible de les héler dans la rue. Pourtant, les sociétés de VTC, utilisées par Monsieur Tout-le-Monde, se sont multipliées depuis 2009 et le vote de la loi libéralisant cette activité et l’ouvrant aux auto-entrepreneurs. « Juste après cette loi sont arrivés les smartphones et de nouvelles applications de géolocalisation. Cela permet aux particuliers de réserver leur voiture dans le secteur, d’avoir de nombreux services à bord et de connaître le prix de la course avant de monter. Ils se sont précipités sur ces nouveaux outils! » explique Pierre Peyrard, le directeur de Taxiloc, une centrale de réservation de taxi. Mi-2013, on recensait dans l’Hexagone près de 5 300 entreprises de VTC exploitant plus de 9800 véhicules. Le nombre de taxis, lui, dépasse les 50 000.
Les taxis hurlent au « dumping »
« Toutes ces sociétés contournent la loi en fonctionnant comme des taxis. Ils cassent les prix, font des courses à 8 €. Alors qu’on paye nos licences très cher, n’importe qui peut conduire ces voitures avec chauffeur », dénoncent les syndicats de taxi. Ils sont même soutenus par les syndicats des « voitures de grande remise », qui s’insurgent contre la banalisation des VTC. « Les taxis sont nos confrères. Il faut que l’Etat encadre davantage ces nouvelles sociétés », tempête Yves Andraud, le porte-parole du GTPVT (Groupement des transporteurs de personnes en voitures avec chauffeur).
Un quart d’heure entre la réservation et la course
Depuis le 1er janvier, un décret oblige les VTC à respecter un délai d’un quart d’heure entre la réservation et la prise en charge du client. « Cette mesure est inutile », d’après Yanis Kiansky, le président-fondateur d’Allocab, qui a déposé un recours au Conseil d’Etat. Même l’Autorité de la concurrence émet des réserves : « Les comportements illicites des VTC qui pratiquent le racolage ne relèvent pas de la concurrence mais de la fraude. » Les taxis, eux, demandent un encadrement très strict des VTC avec un tarif minimal fixé pour chaque course.
Source : Le Parisien