Seine-Saint-Denis : pauvreté, le terrible constat du Secours catholique

Publié le 8 Novembre 2012

secours-catholique.jpgA l’occasion de la remise aujourd’hui du rapport statistique national du Secours catholique sur l’état de la pauvreté en France, l’antenne départementale a établi également une étude uniquement sur le territoire de la Seine-Saint-Denis. Elle porte sur la période 2001-2011. Au total, les 21 équipes ont rencontré 29300 personnes dont 14600 enfants venus demander l’aide du Secours catholique. Et pendant dix ans, elles ont systématiquement rempli des fiches qu’elles ont fait remonter auprès de leur direction. Ces chiffres sont donc issus directement du terrain et le constat est accablant.

Les revenus les plus bas de la région parisienne

Les ménages suivis par le Secours catholique en Seine-Saint-Denis ont un revenu mensuel moyen de 564 €, inférieur à ceux aidés au niveau régional (585 €) et même national (576 €). Des niveaux bien en dessous du seuil de pauvreté (964 €.) Pour Claude Bobbey, le délégué départemental de l’association, si les minima sociaux ne sont pas revalorisés, la situation va empirer. « On pousse les gens à faire la manche, analyse-t-il. Loyer, énergie, alimentation, tout augmente sauf les minima ou en tout cas, pas au même rythme. »

67% des ménages aidés ont des dettes de loyer

D’après les chiffres de l’association, les loyers HLM, après les aides pour le logement (APL), sont passés de 191 € en 2001 à 287 € en 2011 alors que la moyenne nationale est à 232 €. Pire. Dans le parc privé, la moyenne, toujours après les APL, est passée de 283 € à 426 €. Parmi les personnes aidées durant cette période, 59% avaient des dettes de loyers en 2001, mais ce chiffre monte à 67% en 2011. « C’est pourquoi lorsque nous accueillons ces gens, nous cherchons à savoir si elles ont bénéficié de toutes les aides possibles (APL, fonds solidarité logement ou fonds solidarité énergie, tarif social énergie…), détaille Claude Bobey. Nous avons également une commission d’aide financière qui a distribué 250000 € en 2011 et devrait avoisiner les 300000 € en 2012. »

60% sont des familles monoparentales

Les familles monoparentales représentent 60% des cas rencontrés en 2011 au Secours catholique, contre 39% en 2001. Quant aux femmes, sur la même période, elles sont passées de 21%, en 2001, à 36%. C’est pourquoi l’association a fait un effort concernant les sorties en famille (39 en 2012) et l’accompagnement scolaire (400 enfants en 2012). « En cinq ans, nous sommes passés de 5 à 10 ateliers, détaille le délégué de l’association. Un 11e doit ouvrir à Pantin en janvier 2013. C’est aussi un moyen de faire un soutien à la parentalité. »

Davantage d’étrangers en difficulté

L’obtention de la nationalité française s’est clairement durcie en dix ans. Ainsi, en 2001, seuls 8% des cas rencontrés dans l’association étaient des étrangers sans papiers. Ils étaient 25% l’année dernière.

86% des personnes sont envoyées par les services sociaux

« Les services sociaux nous renvoient de plus en plus de gens, se désespère Claude Bobbey. Les aides sont tellement insuffisantes qu’ils viennent nous voir en nombre. Dans le 93, 86% des personnes que nous avons vus l’année dernière étaient envoyées par l’Etat. » Et son budget accompagne ce mouvement. En cinq ans, il est passé de 900000 € à 1500000 €, dont une part infime est financée par l’Etat.

La délégation 93 du Secours catholique est installée au 33, rue Paul-Cavaré, à Rosny. Tél. 01.45.28.17.82. L’association recherche toujours des bénévoles pour ses différentes actions.

Source : Le Parisien

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #C'est dans le Journal

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