Ruée vers la sortie à PSA Aulnay-sous-Bois. Les candidats au départ se bousculent, le syndicat SIA dénonce une inégalité de traitement
Publié le 3 Juin 2013
L’heure des premiers départs a sonné à l’usine PSA d’Aulnay. Et le climat se tend à nouveau, alors que des centaines de salariés se précipitent vers la porte de sortie. Le SIA, syndicat majoritaire, a saisi vendredi l’inspection du travail. « S’il le faut, on ira au tribunal, prévient sa responsable Tanja Sussest. La direction propose des conditions de départ différentes selon les salariés. Il y a deux poids, deux mesures! » En cause : les conditions de départ pour les salariés souhaitant quitter PSA dès maintenant. Elles seraient plus souples que pour les anciens non-grévistes du site.
640 salariés intéressés
Pour l’heure, 130 à 140 salariés, selon la CGT, ont pu partir. Tous d’anciens grévistes qui ont renoncé aux dispositifs de reclassement et de formation prévus dans le plan social. Ils doivent toucher, en plus de leurs indemnités, la somme de 19700 €. C’est ce que prévoit l’accord de fin de grève signé le 17 mai par la CGT et la direction de PSA. Mercredi, à la demande dessyndicats, le groupe a annoncé qu’il étendrait cette mesure à l’ensemble des salariés souhaitant quitter l’entreprise au plus vite.
La nouvelle a provoqué une ruée. Selon les chiffres communiqués vendredi lors d’un comité d’entreprise, 640 salariés d’Aulnay (sur un peu moins de 2 000) se sont manifestés auprès de la DRH, et d’autres peuvent encore le faire aujourd’hui au plus tard. De l’intention à la signature pour un départ immédiat, il y a un pas que beaucoup ne franchiront peut-être pas. Pour Tanja Sussest, c’est un signe de détresse et de confusion : « Les gens ne trouvent pas d’information au pôle mobilité. Ils pensent à l’argent qu’ils vont toucher tout de suite et ne réfléchissent pas à ce qui se passera après. » La syndicaliste, qui a elle-même constitué une liste de 280 noms, tâche donc d’en raisonner certains. Jean-Pierre Mercier, délégué CGT, boit du petit-lait : « C’est un désaveu pour la direction et le SIA qui a négocié le plan social. Les salariés ne font pas confiance à PSA pour leur reclassement, et préfèrent chercher seuls. »
Un point met cependant les syndicalistes d’accord : ils réclament une « égalité de traitement ». Les anciens grévistes indiquent qu’ils ont pu partir sans avoir à prouver qu’ils avaient trouvé du travail à l’extérieur. Les autres se voient réclamer un justificatif. Selon un document interne, distribué à la hiérarchie, il peut s’agir d’un « nouveau contrat de travail CDI, CDD », d’une « promesse d’embauche », ou encore d’un « dossier de création ou reprise d’entreprise ». Interrogée vendredi, la direction indiquait sobrement que « les mesures prévues dans le protocole de fin de conflit d’Aulnay [seraient] applicables à tous les salariés de ce site, adhérant à la mobilité externe le 31 mai au plus tard ».
Source : Le Parisien