Municipales 2014 à Aulnay-sous-Bois vu du quartier des Etangs : « les promesses des uns et des autres, je ne les écoute pas ! »
Publié le 5 Février 2014
De petits immeubles aux façades de briques d’un gris anthracite élégant, entourés de jardinets et de grilles. Un visiteur revenant à Aulnay après quelques années d’absence ne reconnaîtrait pas le quartier des Etangs, dans le nord de la ville. Les grues de la rénovation urbaine sont passées par là, entre 2007 et 2009, balayant quatre grandes tours carrées. Ici, on croise donc des locataires contents de leur sort. La plus enthousiaste, c’est Pierrette, qui ouvre tout grand la porte de son intérieur coquet. Son immeuble a certes été construit dans le cadre d’un programme national (lancé par un ministre centriste), elle n’en démord pas : « Aulnay a bien changé! Je peux vous le dire, moi qui habite ici depuis 45 ans! Et c’est grâce au maire actuel. Je ne me souviens plus de son nom, mais je voterai pour lui, pour le féliciter ! ».
Les avis sont très partagés
Rahima, 46 ans, sort de chez elle, en compagnie d’une amie. « Je n’ai pas à me plaindre, je suis bien ici », constate cette ancienne habitante de Villepinte. Elle non plus ne connaît pas le nom des candidats : « Mais je voterai à droite, comme toujours. Les promesses des uns et des autres, je ne les écoute pas ». Mohamed est partagé : « Je n’ai pas fait mon choix, avoue ce père de famille. Il y a des enjeux importants, avec le départ de PSA. Il faut faire quelque chose pour les jeunes. La municipalité actuelle a fait des efforts. Je connais aussi Chaussat, il est bien. Beschizza a du potentiel… ».
Accoudé au café de la galerie marchande, Arthur, artisan dans le bâtiment, d’origine turque, annonce qu’il votera… Front national. Ses motivations ont assez peu à voir avec la politique locale : « J’ai toujours voté PS, rien n’a changé dans ma vie. Je suis d’accord avec l’idée de revenir au franc, de ne plus donner d’argent aux associations municipales ». Un père de famille, logé dans une barre plus ancienne, peste contre le maire actuel : « J’ai demandé à le rencontrer pour avoir un emploi d’agent d’entretien. Il ne m’a jamais répondu. Je voterai pour un autre! ». Ami, 27 ans, discret diamant à la narine, ouvre des yeux effarés : « Le maire? Je ne sais même pas de quelle sensibilité il est! Il faudra que je lise tous les documents pour me faire une idée… »
Source : Le Parisien