Les trous se multiplient sur les routes d’Ile-de-France
Publié le 18 Février 2013
Ils sont le cauchemar des automobilistes et des motards. Les trous se multiplient depuis quelques semaines sur le routes d’Ile-de-France. Un phénomène accentué cette année par les intempéries.
Avec les vagues successives de gel et de dégel, les axes routiers d’Ile-de-France souffrent terriblement. Des trous de 10 à 50 cm de diamètre, voire plus, ont fait leur apparition ses dernières semaines. Sur les petites routes comme sur les grands axes, en grande banlieue comme à Paris et même sur le périphérique.
« Il est encore difficile d’établir un bilan — l’hiver n’est pas terminé, il y a encore eu des pluies verglaçantes la semaine dernière — mais aucun département n’est épargné », confirme la Dirif (Direction des routes d’Ile-de-France). Ces nids-de-poule s’apparentent à de vrais pièges pour les automobilistes et les motards qui les découvrent bien souvent au dernier moment.
200 000 € le kilomètre de revêtement
« J’ai fait une embardée à Conflans-Sainte-Honorine (78) sur la N184 pour éviter d’y laisser ma jante et finir dans le décor », raconte Denis. « Il faut se déporter et empiéter sur la file voisine à la sortie du périphérique de Paris pour reprendre la A 1, témoigne pour sa part Vanessa. Cela provoque des ralentissements. » « Nous avons actuellement un pic de clients qui sont victimes d’un éclatement de pneu. Les nids-de-poule peuvent aussi endommager les amortisseurs », indique pour sa part Cyril, garagiste dans les Hauts-de-Seine.
L’état des chaussées mais aussi le mode de traitement pour saler les routes peuvent représenter un facteur aggravant. « Les cavités se forment plus rapidement si le revêtement est poreux », précise Jean-Marie Tétart, le député-maire (UMP) de Houdan et vice-président du conseil général des Yvelines chargé des infrastructures routières. « Ce n’est plus du sel sec en grain qui est utilisé, ajoute Frédérik Bernard, le maire PS de Poissy (78). Maintenant c’est de la bouillie de sel liquide. Cette saumure est plus efficace mais elle fragilise le revêtement. » Conséquence, l’addition des réparations peut être très lourde. « Les nids-de-poule des trois derniers hivers ont coûté au total près de 5 M€ », confie l’ingénieur qui suit le dossier au conseil général des Yvelines Le prix moyen d’un kilomètre de revêtement avoisine les 200 000 €.
Quatre hivers rigoureux
« La succession de quatre hivers rigoureux a beaucoup endommagées nos routes », confirme Daniel Bascoul, directeur des routes du conseil général de Seine-et-Marne, un département où il a fallu réduire la circulation sur certains axes pour les réparer, comme la N4 à hauteur de Gretz-Armainvilliers. Ici, le montant des réparations est estimé entre 2 M€ et 3 M€ à la sortie de l’hiver. La Seine-Saint-Denis n’est pas non plus épargnée, notamment sur la D37 à Bagnolet et à Montreuil, ou sur l’autoroute A 103 qui relie l’A 3 à Villemomble. L’entretien des routes coûte cette année 9 M€ au département. Un système de patrouille s’assure par ailleurs de l’état des chaussées pour prévenir les accidents.
Source : Le Parisien . Photo d'illustration non contractuelle.