Les flacons d'Aulnay-sous-Bois à la conquête des Etats-Unis

Publié le 27 Février 2012

La solution de contraste pour les IRM, produite par l'entreprise familiale Guerbet, leader européen, sera bientôt sur le marché américain. Une nouvelle usine est en chantier à Aulnay.

Sur la ligne, les flacons avancent en tressautant. L’un après l’autre, ils passent à l’examen, derrière une grosse loupe, sous l’œil d’une opératrice habituée à repérer la moindre anomalie. Un éclat de verre, une éraflure sur l’épaule du flacon, une impureté… et la petite bouteille est immédiatement mise de côté. Car le liquide incolore qu'elle contient doit être parfaitement pur. Dans les ateliers de l’entreprise Guerbet à Aulnay-sous-Bois, la production est sous haute surveillance. Il s’agit en effet de liquides de contraste, utilisés pour être injectés à des patients subissant scanner, radio ou IRM.

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Voilà plus de cent ans que la société familiale (dont le siège est à Villepinte et dont Aulnay est l’un des principaux sites, avec 325 employés) vit de cette spécialité. Mais elle est aujourd’hui au bord d’une petite révolution. A l’origine de ce bouleversement, il y a une triste découverte effectuée par des chercheurs européens. « En 2006, des médecins ont remarqué des effets secondaires et gravissimes liés à l’utilisation de certains produits de contraste pour les IRM chez certains patients, notamment ceux atteints d’insuffisance rénale », explique une porte-parole. Les malades développaient une fibrose systémique néphrogénique, qui se manifeste par un épaississement des articulations, des démangeaisons atroces, et une paralysie progressive. Les études incriminent certains produits, mais semblent dédouaner le Dotarem, produit phare de Guerbet lancé en 1989. Les ventes ont du coup progressé de façon spectaculaire : le produit est leader en Europe.

La société veut maintenant le lancer sur le marché américain : « Nous avons déposé le dossier d’enregistrement cette année pour un lancement vers 2013. Ce serait un levier de croissance phénoménal! », explique encore cette porte-parole. L’entreprise a donc engagé un plan de modernisation de 43 M€, dont 16 rien que cette année. L’usine d’Aulnay, « qui vieillissait », est largement concernée.

En juin, une nouvelle unité de production pharmaceutique (où l’on fabrique les solutions de contraste, à partir des principes actifs mis au point dans une autre usine en province) sera inaugurée. Le vaste bâtiment en chantier sera doté de machines dernier cri : « Tout sera automatisé, ce qui va permettre de doubler la production de 10 à 20 millions de doses par an », indique Stéphane Ameille, responsable de la production.

Il faudra toutefois patienter un peu : l’ensemble des procédés — fabrication des solutions de contraste, stérilisation des flacons, remplissage, conditionnement — doivent être conformes aux normes en vigueur, notamment an Japon et aux Etats-Unis. Obtenir les certifications prendra plusieurs mois.

Source information et photos : Gwenael Bourdon, Le Parisien du lundi 27 février

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #C'est dans le Journal

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C
C'est effectivement une très très bonne nouvelle à l'heure où tout le monde délocalise ! D'autant qu'à l'échelle de l'industrie pharma, Guerbet est un moustique français face aux gros labos<br /> mondiaux ! Sa chance est de bénéficier d'une "niche". A savoir les produits de contraste, assez complexes à fabriquer et peu génériquables. Par contre, il faut effectivement pénétrer le marché<br /> américain, le marché français étant insuffisant et limité par les problèmes de notre sécu !<br /> Pour ce qui est des risques chimiques (je ne suis d'ailleurs pas certaine que Guerbet Aulnay ait jamais été classé Seveso...), toute la fabrication chimique est maintenant en Bretagne et c'est à la<br /> place de l'ancienne chimie que s'élève maintenant le futur conditionnement !
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B
cette information ne peut être qu'une bonne nouvelle pour la ville que ce soit au niveau de l'emploi et des recettes fiscales.<br /> Néanmoins, je voudrais savoir si cette extension d'activité va se traduire par une augmentation de volume de stockage de produits potentiellement dangereux : notamment si le site de Guerbet est<br /> classé SEVESO.
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