Législatives 2012, 10e circonscription de Seine-Saint-Denis : l'incertitude des électeurs...

Publié le 5 Juin 2012

point_d_interrogation-150.JPG"Bartolone est candidat, non ?" hésite un retraité qui prend le soleil sur le pas de sa porte. Eh bien, non, pas dans ce coin pavillonnaire de Bondy. Certes, à quelques mètres de là, face à la gare RER, le visage du député s'affiche sur tous les panneaux : on est encore dans la 9e circonscription. Mais la 10e démarre ici, le long de la ligne T4, dans de petites rues assoupies sous le soleil. Le redécoupage électoral a encore du mal à entrer dans les esprits, dans ce secteur sud-est de la ville - 12 381 électeurs - tout de même.

 "Les candidats ? Je n'en connais aucun, on n'entend pas parler d'eux", soupire Meriem, jeune maman de 24 ans, en contemplant le long alignement des panneaux électoraux. Ici, les plus prompts à afficher, outre les candidats PS et UMP, ont été Hervé Suaudeau (Europe Ecologie Les Verts), Marie-Jeanne Queruel (Front de Gauche), Billel Ouadah (soutenu par l'Alliance centriste), Michel Lefebvre (POI), Fatou Meïte (Emergence). "La présidentielle, j'ai tout suivi jusqu'au bout, là je suis embêtée pour faire mon choix", confie Meriem, qui veut voter " à gauche". Catherine, étudiante déçue de la défaite de Sarkozy, a déjà choisi : l'UMP. "Je vais voter pour le parti plus que pour le candidat", explique la jeune femme de 23 ans, navrée de sécher sur le nom du député sortant : "On n'a pas encore reçu les professions de foi."

Des prétendants pas toujours connus

logo legislatives 2,5x2,5 2012A Aulnay, on n'a pas l'excuse du changement de circonscription. Mais ici aussi, on a du mal avec les noms des candidats. Dans le quartier du Gros Saule, où les barres HLM voisinent avec les copropriétés privées, Amir a résolu le problème à sa façon. Il votera pour... "le sigle du PS. C'est la logique, on a voté pour François Hollande, alors il faut voter sans condition pour un député socialiste, affirme cet infirmier de 43 ans. Sinon, le nouveau président ne pourra pas prendre ses décisions". "Moi, je voterai pour Daniel Goldberg, il a aidé ma femme dans ses démarches pour devenir assistante maternelle", explique un jeune papa du quartier.

A quelques minutes de là, au pied des immeubles neufs du quartier des Etangs, on croise Fatiha, foulard turquoise sur la tête, l'oeil noir derrière ses lunettes. Cette mère de famille l'annonce avec amertume : elle n'ira pas voter. "Je touche 500 euros de chômage, j'ai un loyer de 700 euros, je suis seule avec mes enfants, mon fils de 27 ans n'arrive pas à trouver du travail. Et les partis politiques viennent frapper à ma porte pour me dire : Allez voter ! Ils promettent mais rien n'avance", peste-t-elle sans reprendre son souffle. "Autour de moi, beaucoup de gens vont voter pour l'ancien maire (NDLR : l'UMP Gérard Gaudron), parce que l'autre député est ami avec le nouveau maire (NDLR : le PS Gérard Ségura) qui n'a pas tenu ses promesses", croit savoir cette auxiliaire de vie. Ce qui préoccupe Liamine, quinquagénaire sans emploi, c'est de défaire "tout ce qu'à fait l'ancien président" : "Il a créé des divisions, retardé la retraite, la vie est devenue chère...". Il hausse les épaules :"Je voterai avec le nouveau président. Je voterai surtout pour le parti des pauvres ! C'est mon parti, je suis pauvre !"

Source GB Le Parisien du mardi 5 juin 2012 

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #En route vers 2012 !

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