Le vote blanc enfin reconnu ?
Publié le 25 Décembre 2013
C’est une petite révolution qui se profile dans les bureaux de vote : en 2014, la reconnaissance du vote blanc devrait être enfin acquise. Une réforme réclamée depuis de nombreuses années. La France rejoindra ainsi les rangs des nombreux pays qui, des Pays-Bas en passant par l’Espagne, ou encore le Brésil, comptabilisent ces bulletins particuliers.
Décomptés mais pas inclus dans les suffrages exprimés
Objectif affiché : prendre en compte la voix des citoyens qui ne se retrouvent pas dans les candidats en lice, mais qui se rendent tout de même dans l’isoloir. Les votes blancs seront ainsi décomptés à part, ce qui permettra de les différencier des votes nuls. « Le vote blanc est un acte véritablement politique, tandis que le vote nul relève de l’accident involontaire », résume la sociologue Céline Braconnier. Les promoteurs de cette réforme espèrent que cette reconnaissance permettra également de lutter contre l’abstention et les votes extrêmes.
Pas de précipitation toutefois, cette nouveauté ne sera pas en vigueur pour les élections municipales de mars. Fin novembre, les députés — qui examinaient le texte en seconde lecture — ont adopté un amendement déposé par les socialistes visant à repousser l’entrée en vigueur de cette réforme initialement programmée pour le 1er mars, au 1er avril (et ce n’est pas un poisson d’avril !). Argument mis en avant : le manque de temps pour modifier les logiciels du ministère de l’Intérieur et les procès-verbaux d’élection dans les quelque 36 000 communes. Des explications techniques qui laissent sur leur faim les partisans de la réforme. Ces derniers y devinent plutôt la volonté du gouvernement de pousser les électeurs les plus contestataires à voter pour les extrêmes afin de favoriser des triangulaires qui s’annoncent plus favorables pour le PS.
La réforme pourrait être en vigueur pour les européennes de mai. A condition que les parlementaires travaillent vite, puisque le texte — qui a été sensiblement modifié par l’Assemblée — doit faire l’objet d’un ultime compromis avec le Sénat. Très symbolique, cette reconnaissance ne devrait toutefois pas bouleverser le résultat des scrutins ni changer l’ordre d’arrivée des candidats en lice. Si les votes blancs seront bien comptabilisés à part des bulletins nuls, ils ne seront pas inclus dans les suffrages exprimés.
Source : Le Parisien