Le Secours catholique veut des villes plus solidaires en Seine-Saint-Denis

Publié le 10 Mars 2014

Secourscatholique.jpgA quinze jours du premier tour des municipales, l’association caritative se penche sur les actions des communes en faveur des plus démunis. Selon elle, il faudrait en faire plus.

La solidarité n'est pas vraiment la priorité des municipalités en ce moment. C'est le triste constat qu'a réalisé le Secours catholique à travers une étude lancée l'année dernière dont le rapport vient d'être rendu. En juin 2013, l'association a envoyé aux quarante communes du département un questionnaire sur ce qui est mis en place pour les populations les plus fragiles. Trois thématiques étaient évoquées : l'analyse des besoins sociaux, la domiciliation et l'accueil en mairie. Seul un tiers des communes ont répondu*.

L'analyse des besoins sociaux. Il s'agit d'une étude chargée de collecter des données (démographie, emplois, revenus...) afin d'affiner les offres sociales. Elle est imposée par la loi mais quasiment personne ne l'a faite puisque seules cinq communes sur les quatorze qui ont répondu ont réalisé cette analyse. « Beaucoup pensent que ça ne sert à rien et c'est dommage, regrette Xavier Vandromme, 
président du Secours catholique 93. Car cela permet de connaître, par exemple, le nombre de handicapés, de gens qui touchent le RSA, de gens logés en logements sociaux et ainsi de répondre aux attentes. Les villes sont trop sur des dispositifs d'urgence. » Villemomble est un contre-exemple puisque la commune a établi rapidement des critères précis. « Cela m'a permis, par exemple, de définir une enveloppe pour aider les plus en difficultés à payer l'électricité, souligne Patrice Calméjane, le maire UMP. J'ai ainsi pu aussi ouvrir un centre social dans le quartier des Marnaudes. Un autre est en préparation dans l'est de la commune. »

La domiciliation. Il s'agit de donner une adresse à ceux qui n'en ont pas afin qu'ils puissent communiquer avec l'administration. « Le problème, c'est que ce sont surtout les associations qui s'en occupent, déplore Xavier Vandromme. Et quand il y a trop de monde, elles sont parfois dépassées. » Là encore, beau contre-exemple avec Montreuil qui domicile près de 350 personnes. « Beaucoup de gens n'ont pas accès à leurs droits sociaux comme le RSA ou l'Aide médicale d'Etat, faute d'adresse, s'insurge Muriel Casalaspro (EELV), ajointe aux solidarités. On 
finance donc une association qui accueille le public tous les après-midi en mairie même s'il faut reconnaître qu'on arrive à saturation. »

L'accueil en mairie. C'est le bon point de l'étude. « Globalement, les populations fragiles sont plutôt bien accueillies dans les mairies du département, sourit le président du Secours catholique 93. Certains ont des services spécifiques de traduction ou sont dotés d'un écrivain public. » C'est le cas à Saint-Denis qui a une part importante de population étrangère. « Nous avons un service de traduction assez efficace puisque nous couvrons l'Afrique subsaharienne, l'Asie du sud-est ou encore les Pays de l'est, détaille Fabienne Soulas, maire-adjointe (FG) aux solidarités. Nous avons aussi une permanence qui aide les usagers en délicatesse avec les services publics et nous allons mettre en place des signalétiques (amplificateurs, zones tactiles...) pour les handicapés. »

Le Secours catholique espère organiser une table ronde avec l'ensemble des maires après les élections, afin de faire avancer l'ensemble de ces sujets.

* Ont répondu les villes socialistes d'Aubervilliers, Clichy-sous-Bois, le Pré-Saint-Gervais et Les Lilas, les villes Front de gauche, Le Blanc-Mesnil, Saint-Denis, Stains et Villetaneuse, la ville écologiste Montreuil, les villes UMP Montfermeil, Les Pavillons-sous-Bois et Villemomble.

Source : Le Parisien

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #93 Infos

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