Le sale état du quartier Vieux-Pays à Aulnay-sous-Bois
Publié le 18 Septembre 2013
Il n’y a pas si longtemps, il y avait une certaine forme de fierté à habiter le Vieux-Pays. Ce quartier gorgé d’histoire, autrefois cœur d’une cité médiévale où trônait un magnifique château, enchantait ses habitants par un je ne sais quoi de charmant. Abondamment pourvu en équipements, théâtre et cinéma Jacques Prévert, Ecole d’Art Claude Monet, Conservatoire de musique, Foyer club André Roman, gymnase Pierre Scohy, Espace et Parc Gainville, bénéficiant d’une zone commerciale de proximité, d’un marché, d’une Ferme tissant un fil imaginaire vers les terres agricoles d’un lointain passé et même d’une église en partie classée, ce secteur prisé jouissait d’une jolie réputation d’îlot animé. Et puis le temps s’est écoulé et, contrairement au vin qui se bonifie en principe au fil des années, l’image du Vieux-Pays s’est dégradée.
Aujourd’hui, ce coin de la ville est devenu un banal endroit de banlieue comme autant d’autres. Les voitures et les poubelles y brûlent aussi souvent qu’ailleurs, les cambriolages y sont légion incitant les habitants à se barricader chez eux un peu plus chaque jour, le trafic routier est un poison qui infiltre inexorablement les voies de circulation, les immeubles poussent comme des champignons un peu partout sans imagination et les riverains qui s’en vont sont obligés de brader leurs maisons. Mais, au-delà de ces phénomènes d’insécurité et de nuisances urbaines qui minent une population visiblement résignée, ce qui frappe le plus le regard c’est cette impression de saleté et de laisser-aller généralisés. Les tâches suspectes infectent les trottoirs, les papiers gras, mégots de cigarettes et autres détritus poussent comme le blé d’un meilleur avril. L’œil agressé par tant de pollution visuelle est presque soumis à un chemin de croix jusqu’aux pauvres arcades à la peinture écaillée et désormais souillée de graffitis. Cette dégradation visible anime beaucoup les conversations des gens du quartier. Seuls les pigeons (voir vidéo ci-dessus) semblent y trouver leur compte…
Stéphane Fleury