Le rappeur d’Aulnay-sous-Bois Sefyu débat de l’égalité hommes-femmes

Publié le 17 Mars 2014

sefyu.jpgLA MATINÉE COMMENCE PAR UN FILM et se termine par une chanson et quelques photos-souvenirs. Entre les deux, un moment studieux. Vendredi matin, les élèves de 4e des trois collèges de Sainte-Geneviève-des-Bois se sont retrouvés réunis pour la première fois, au centre Noureev pour un débat sur l'égalité hommes- femmes, animé par le rappeur Sefyu et la militante de Ni putes ni soumises, Loubna Méliane.

« J'ai vu en distribuant des tracts du conseil général qu'il y avait du boulot chez les jeunes en matière d'égalité », note le conseiller général (PS) Frédéric Petitta, en attendant l'arrivée de la star. Casquette vissée sur la tête, Sefyu est accueilli par une salve d'applaudissements et de grands cris. Mais la salle est immédiatement plongée dans l'obscurité, le temps de diffuser un documentaire. « Bon, pas de timidité à avoir parce que j'ai des vidéos qui passent sur YouTube, lance Youssef, alias Sefyu, lauréat aux Victoires de la musique en 2009. On va discuter entre nous là. Alors qui veut parler ? » Kenza se lance : « Moi, je veux faire médecine et je ne vois pas pourquoi ce serait à moi et pas à mon mari de s'occuper des enfants et rester à la maison. »

Un garçon derrière elle la hue. Sefyu intervient. « Eh ! les mecs, faites gaffe, c'est fini l'image de Cendrillon, rigole-t-il. Chacun parle à son tour et après, promis, je chanterai. » Le débat est intense. « On est plus forts, on se complète si vous voulez, mais il n'y a pas d'égalité », répond un garçon face aux filles. « On n'est pas dans la confrontation, attention, on a tous besoin des autres et il y a force physique et force psychologique », répond le rappeur d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

« On parle d'égalité des sexes, mais pourquoi il n'y a que des garçons dans le rap et les femmes sont juste des objets dans les clips ? » interroge Marie. Rires de Loubna Méliane, la militante. « Cela évolue progressivement, estime Sefyu. Et puis, regarde, il y a eu Diam's par exemple ». « Moi, en tout cas, je veux bien qu'on parle d'égalité, mais pourquoi c'est forcément le garçon qui doit faire le premier pas pour sortir avec une fille », glisse un beau gosse au fond de la salle. « C'est difficile de changer ça », répond Kenza.

Source : Le Parisien du 15 mars 2014

 

 

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #93 Infos

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