Le maire UMP Thierry Meignen met à la porte la CGT, FO, la CFDT et la FSU de la Bourse du travail de Blanc-Mesnil
Publié le 3 Janvier 2015
Le cœur gros, les militants de la CGT passent un dernier coup de balai dans la salle de la Bourse du travail du Blanc-Mesnil. Depuis jeudi, plus aucune organisation syndicale ne peut occuper ce petit bâtiment situé au 158, avenue Charles-Floquet, jusque-là prêté par la municipalité.
En septembre, le nouveau maire (UMP), Thierry Meignen, a en effet décidé de récupérer ces locaux (avec une salle de réunion et des bureaux) pour en faire la future maison du quartier Eiffel. Furieuses, les quatre principales organisations syndicales — la CGT, FO, la CFDT et la FSU — appellent à un rassemblement unitaire lundi à 12 h 30 devant la Bourse du travail.
La nouvelle majorité municipale UMP-UDI, élue en mars après près de quatre-vingts ans de gestion communiste de la ville, avait déjà voté, peu après son élection, la fin de la subvention de 80 000 € à la Bourse du travail, entraînant par là même le licenciement de ses deux salariées. En septembre, elle a franchi un nouveau pas en récupérant le bâtiment. Les militants avaient jusqu'au 31 décembre pour quitter les lieux. « Le 31 décembre au matin, le jour du réveillon, le maire a fait changer les serrures en présence de la police municipale ! s'insurgent les syndicats. Il nous a jetés à la rue et montre ainsi son mépris vis-à-vis du monde du travail et des salariés. » Attaqué, Thierry Meignen rappelle que « la délibération a été votée en conseil municipal. Je la mets en œuvre. Et il n'est pas question que nous subventionnions d'une manière ou d'une autre la CGT. »
« Une vision dogmatique », aux yeux des syndicats, qui entendent aborder cette question lors de leur réunion avec le préfet de Seine-Saint-Denis, programmée mardi. « Pour nous, ce sont les valeurs de la démocratie et de l'engagement pour le progrès social qui se retrouvent malmenées », martèlent en cœur la CGT, FO, la CFDT et FSU.
Hier, au fond de la salle de la Bourse du travail, les cartons de documents s'entassaient aux côtés des sacs poubelles. « On en a jeté plus de 100 ! » témoigne, écœurée, Fatima, l'ancienne attachée de direction de la Bourse du travail, désormais au chômage. « Depuis la fermeture, le téléphone n'arrête pas de sonner. On menait ici un travail important pour les salariés du secteur privé », renchérit un de ses camarades, qui rappelle que la Bourse du travail existait depuis 1967.
Source : Le Parisien