Le centre commercial O’Parinor d’Aulnay-sous-Bois bientôt ouvert le dimanche ?
Publié le 19 Septembre 2013
L’idée était dans l’air depuis quelques mois. Le centre commercial O’Parinor, à Aulnay-sous-Bois, pourrait un jour ouvrir le dimanche. Une première étape va en tout cas être franchie lors du conseil municipal de ce soir. Les élus doivent se prononcer sur une délibération présentée par le maire (PS) Gérard Ségura. Le texte demande au préfet, seul habilité à autoriser les ouvertures dominicales, de créer un périmètre d’usage de consommation exceptionnel (Puce), à l’intérieur duquel les enseignes sont autorisées à ouvrir leurs portes aux acheteurs du dimanche.
La concurrence d’Aéroville sera dans tous les esprits
Le maire répond ainsi à une demande exprimée par le groupe britannique Hammerson, propriétaire du centre, et par Carrefour, qui y tient un supermarché de 22000 m 2. Sans doute l’ouverture, d’ici un an, d’un UCG Ciné Cités à l’extrémité de la galerie de 200 boutiques pèse-t-elle en faveur d’une ouverture durant tout le week-end. Un autre locataire semble aussi militer avec insistance en ce sens. C’est l’enseigne de mode britannique Primark, censée arriver au printemps 2014 (Aulnay serait l’une de ses premières implantations en France).
Au conseil municipal de ce soir, le débat promet d’être vif. Les élus communistes, membres de la majorité, ont déjà prévenu qu’ils demanderaient au maire de retirer la délibération. « A défaut, nous voterons contre », indiquent-ils dans un communiqué. L’ouverture dominicale, estiment-ils, « dégradera encore plus les conditions de travail, déjà précaires, de cette branche professionnelle ». Plus mesuré, l’élu d’opposition (SE) Alain Boulanger, y voit « une forme de fuite en avant dans l’offre marchande qui se fera au détriment des petits commerçants ». Mais il s’apprête néanmoins à voter la délibération, « par souci d’équilibre, face à Aéroville ».
Car l’ouverture annoncée de ce futur géant du commerce, le 17 octobre, à Tremblay, est dans tous les esprits. Même si le projet de délibération évoque, pour justifier une telle mesure, la « dégradation de l’emploi local » et la nécessité de préserver les 2700 salariés d’O’Parinor, il s’attarde ensuite sur l’arrivée d’Aéroville, ce « concurrent direct d’O’Parinor avec plus de 200 boutiques et 12 salles de cinéma bénéficiant, du fait de son emplacement sur la zone aéroportuaire, d’une dérogation permanente de droit au repos dominical ».
La délibération formule également des « conditions » à l’instauration d’un Puce : les commerces devraient appliquer les « meilleures conditions de protection des salariés concernés », et O’Parinor est invité à mettre en place des « moyens de transport permettant aux salariés de rejoindre leur domicile ». Si la délibération est adoptée, Gérard Ségura pourra adresser sa demande au préfet. La Seine-Saint-Denis ne comptait aucun Puce jusqu’en février dernier. Avant de quitter le département en juin, l’ancien préfet Christian Lambert avait créé par arrêtés trois périmètres à Villemomble, Rosny et Aubervilliers. Dans ce dernier cas, l’arrêté a finalement été annulé par le tribunal administratif de Montreuil, saisi par les syndicats.
Source : Le Parisien