Le budget de fonctionnement des pompiers de Paris pourrait diminuer en 2015
Publié le 10 Décembre 2014
L'affaire est sans précédent. Pour la première fois, la brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) qui, avec ses 8 250 hommes, assure la protection de la capitale et des trois départements de petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne), risque de voir son budget de fonctionnement baisser l'an prochain. Celui-ci, financé par l'Etat, la Ville de Paris, les départements de petite couronne et les 123 villes de l'agglomération via le budget alloué à la préfecture de police (PP), pourrait reculer de 1,772 M€ sur un total de près de 330 M€.
Ce qui induirait des conséquences non négligeables sur les capacités opérationnelles des soldats du feu, dont le nombre d'interventions, en constante augmentation, s'élève à plus de 500 000 par an. Selon un document que le journal Le Parisien s'est procuré, la brigade envisagerait, si le budget était adopté, la suppression de cinq grandes échelles, de deux engins-pompes, la réduction des capacités de plusieurs unités spécialisées, mais également la fermeture des centres de secours de Gennevilliers-Port et de Sèvres (Hauts-de-Seine) et la mutualisation de leurs moyens respectifs avec les services départementaux de secours et d'incendie (Sdis) du Val-d'Oise et des Yvelines. Elle souhaiterait en outre facturer certaines interventions.
Quant aux effectifs, ils risquent également d'être impactés. A terme, si aucune rallonge budgétaire n'était accordée à la BSPP à l'occasion du vote du budget supplémentaire, la brigade évalue à 457 le nombre d'emplois qui pourraient être supprimés. Des restrictions budgétaires que la PP, dans le prévisionnel présenté mercredi en commission consultative de gestion, attribue à « un contexte financier contraint » qui l'oblige à « assurer budgétairement les mesures incontournables au détriment d'autres évolutions ». Ainsi, le plan de modernisation de la brigade sera différé, pour la deuxième année d'affilée.
A quelques jours de l'examen du budget primitif de la préfecture de police au Conseil de Paris, l'UMP mais également les élus EELV comptent donner de la voix en faveur de la BSPP. Les deux groupes évoquent la possibilité de ne pas voter le budget de la PP, s'il demeurait en l'état. « La capacité opérationnelle des pompiers ne doit pas être affaiblie, souligne David Belliard, coprésident du groupe écologiste au Conseil de Paris. Nous allons, avant le vote, demander qu'une partie des retombées financières liées à l'augmentation du tarif des fourrières soit affectée à la BSPP. » La Ville, de son côté, est formelle : le budget de la préfecture de police, dont une partie est réattribuée aux pompiers, est bien en baisse de 6 MEUR, mais les recettes programmées des fourrières viendront combler ce déficit. En fait, précise-t-on à l'Hôtel de Ville, « il s'agit d'une opération blanche pour la PP ».
Source : Le Parisien