Le Billet de Veritis : Un certain Mendès France…

Publié le 12 Mars 2011

Je prends prétexte d’un film diffusé à propos du jeune Mendès France, pour évoquer cet homme que j’ai eu l’occasion de rencontrer, alors que j’étais étudiant,  au début des années 70.  Ce qui était attachant, chez lui, c’est qu’au fond, il n’était pas vraiment un homme politique…

 

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De sa voix de gorge si particulière, voilée et suave, il cherchait à partager avec vous ses idées, sans pour autant avoir le désir ni de vous convaincre, ni de vous séduire. Il avait une force intérieure, une autorité naturelle et un calme qui forçaient le respect. Quand il vous parlait, on devinait chez lui, une forme de retenue et de pudeur naturelles. C’est pourquoi on avait presque l’impression qu’il chuchotait. Nulle esbroufe chez lui. Nul emportement. Pas un mot plus haut que l’autre.

 

Ce qui l’intéressait c’était de développer ses arguments, de vous faire partager ses analyses, sa vision de l’avenir, l’idée qu’il se faisait de la vérité et de l’honnêteté en politique. Il avait un profond respect pour le peuple et ne s’abaissait pas à la démagogie. Il faisait confiance en la raison.

 

Il ne lui serait pas venu à l’idée de faire du porte à porte comme un représentant de commerce qui cherche à embobiner ses prospects. Cela au nom d’une certaine éthique. Pas de promesses en l’air. Pas de fanfaronnades inutiles.  Pas de pressions désagréables. Du respect pour ses concurrents qui n’étaient pas ses adversaires.

 

Au nom d’une certaine idée de l’homme.  Qui implique qu’une fin ne justifie pas n’importe quel moyen.  Qui fait que le pouvoir ne peut s’exercer sans une certaine éthique et qu’il est essentiellement porteur de devoirs et non de droits.

 

Bref, tout cela nous semble très loin. Mendès France avait une certaine idée de la « politique ». Où sont les Mendès France d’aujourd’hui ?

Rédigé par Veritis

Publié dans #Le Billet de Veritis

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