Le Billet de Veritis : Cantonales 2011 : Les mécomptes du premier tour !...(2/2)

Publié le 22 Mars 2011

Il y a une chose qui frappe d’abord et que peu de monde, à ma connaissance, a relevée.

 

C’est le nombre des inscrits sur les listes électorales : il est passé de 22 233 en 2004 à 26 519 en 2011 soit 4 286 électeurs supplémentaires (près de 20 %). Cela s’explique par la poussée démographique enregistrée dans certains quartiers qui a conduit à l’inscription automatique sur les listes électorales de nombreux adolescents ayant atteint l’âge de 18 ans. Mais cela ne produit pas forcément un développement du sens civique.

 

C’est ainsi que le nombre de votants est passé de 12 810 en 2004 à 8 104 en 2011. C’est donc  4 706 votants de moins alors que le nombre d’inscrits avait crû de 4286.

 

Au total, le nombre d’électeurs abstentionnistes est donc passé de 9 423 en 2004 à 18415, soit pratiquement le double !

 

Il est clair qu’à ce niveau il y un seul et unique perdant : la démocratie !

 

Quid maintenant d’une analyse un peu plus fine des résultats ?

 

1.      Le Conseiller général sortant, arrivé en tête, augmente son score relatif avec 42 % des suffrages mais perd 833 voix et réunit sur son nom seulement 12, 7 % des électeurs inscrits soit un Aulnaysien sur huit. A contrario sept Aulnaysiens sur huit n’ont pas voté pour lui. C’est un point fondamental qu’il ne faut pas oublier.

 

Heureusement le législateur a prévu que les deux candidats arrivés en tête figureraient au second tour, quel que soit leur score. Sinon, à peu de choses près, le candidat sortant aurait été éliminé, dès le premier tour, car en dessous de la barre fatidique des 12, 5 % des inscrits ! Hypothèse théorique bien sûr, puisqu’il faut bien un élu, au final, mais hypothèse qui montre bien l’ampleur de la catastrophe !

 

2.      Si l’on fait une typologie de l’évolution des résultats en considérant la partie nord

du canton d’un côté et sa partie sud de l’autre,  on arrive aux conclusions suivantes :

 

-          Le Conseiller général sortant maintient ses positions dans la partie nord contrairement au candidat issu de l’ancienne majorité municipale. Et pourtant c’est cette majorité qui est à l’origine de la mise en place d’une pépinière d’entreprises et du vaste programme de rénovation urbaine lancé sur une bonne partie de ce territoire.

 

 Ingratitude des électeurs ou opération de désinformation ? Rançon d’une politique dite « de proximité » aux dires de certains ou tout simplement « clientélisme » ? Quand on songe à la déshérence de ces quartiers avant 2004, quand on voit les efforts colossaux impulsés par l’Etat pour leur rénovation, tout cela ne lasse pas d’étonner !

 

-          Le Conseiller général sortant affaiblit nettement ses positions dans la partie sud du canton (perte de 50 %) ou partie médiane de la ville, essentiellement pavillonnaire. Cela est probablement dû aux craintes qui se sont exprimées ici ou là en matière d’urbanisme. Pour autant le candidat issu de l’ancienne majorité municipale ne profite pas vraiment de cette désaffection, essentiellement en raison d’un taux d’absentéisme élevé.  C’est la raison pour laquelle son score global, bien que supérieur de 5 points à la moyenne nationale, ne s’élève qu’à 22 %.

 

3.      Le candidat du Front national réalise un score de près de 16% soit un niveau sensiblement identique à la moyenne nationale.  On assiste donc à une certaine « banalisation » de ce vote qui n’est, toutefois, pas plus sensible à Aulnay qu’ailleurs. Mais, s’agissant d’un illustre inconnu, non implanté sur Aulnay, un tel vote peut nourrir quelques interrogations sur la vitalité de notre démocratie, quelles que soient les raisons qui ont pu pousser un certain nombre de nos concitoyens en direction de ce vote.

 

4.      Le candidat de sensibilité écologique réalise un score honorable de 8 %, s’agissant d’une première candidature, score correspondant à la moyenne nationale.   

 

5.      Le candidat du Front de gauche réalise un score décevant (5%) inférieur de près de moitié à la moyenne nationale.

 

6.      Les deux candidats d’extrême gauche totalisent 3 % des suffrages ainsi que le seul candidat indépendant.

 

Au total il est bien évident que l’ampleur de l’abstention, notamment à Aulnay et en Seine-Saint-Denis, oblige à fortement relativiser la signification de ce premier tour.

 

Une des clés décisives du second tour réside assurément dans le comportement des abstentionnistes.

 

Quels que soient les résultats, il est bien évident que tout élu devra avoir présent à l’esprit la faiblesse réelle de sa base électorale. Dés lors la sagesse commanderait l’adoption d’une politique de consensus réellement équilibrée pour le bien de tous les Aulnaysiens.

 

Ce souhait que partage de nombreux citoyens ou citoyennes d’Aulnay aura-t-il des chances d’être mieux entendu ?

 

Seul l’avenir nous le dira.

 

 

 

 

Rédigé par Veritis

Publié dans #Le Billet de Veritis

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C
<br /> O combien Administratoris Fleuris !<br /> <br /> Et la lisibilité s'en trouve décuplée !<br /> <br /> En passant, cher Stéphane, il me semble que l'épidémie de -is s'étend sur Aulnaylibre. Bientôt Aulnaylibris ?... Enfin, tant que l'hybris ne guette... No soucis !<br /> <br /> Cordialis.<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Voilà c'est corrigé. Magique non ?!<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Salutations Veritis,<br /> <br /> et compliments pour ce papier intéressant, comme souvent venant de votre clavier. Mais je ne résiste pas au plaisir (coupable ?) de relever une petite coquille dans votre conclusion. Evidemment<br /> c'est "évident" qu'il faut lire en lieu et place d'"évidemment", non ?...<br /> <br /> Très cordialement,<br /> <br /> Revigoris Correctis<br /> <br /> <br />
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