La sénatrice EELV Aline Archimbaud questionne le gouvernement au sujet du passage et du stationnement en Seine-Saint-Denis d’un train chargé de déchets nucléaires
Publié le 9 Janvier 2013
Ces derniers jours les militants écologistes, notamment ceux d’Aulnay-sous-Bois, sont mobilisés par une chasse d’un genre particulièrement singulier. Celle aux castors ! Rien à voir avec le rongeur semi-aquatique puisqu’il s’agit en fait de conteneurs de stockage et de transport du combustible nucléaire ( Cask for storage and transport of radioactive material en anglais/ voir photo ci-dessus). Au-delà d’une volonté affichée de sortir du nucléaire, ces actions récurrentes menées par les représentants d’Europe Ecologie Les Verts tendent à dénoncer la dangerosité potentielle de trains chargés de déchets radioactifs qui circulent sur des voies ferroviaires empruntées chaque jour par des dizaines de milliers de voyageurs et traversent des zones fortement urbanisées (voir ci-dessous notre interview d’Hervé Suaudeau à ce sujet).
Comme un prolongement politique naturel à ces actes de terrain la sénatrice EELV de Seine-Saint-Denis, Aline Archimbaud, posera ce mercredi une question orale à la ministre de l’environnement du gouvernement sur ce sujet. Vous pouvez en prendre connaissance ci-dessous. Espérons qu’elle obtienne des réponses permettant de briser l’opacité et la loi du silence qui prévalent généralement pour ce type de transports…
Question n° 0297S adressée à Mme la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie. A publier le : 17/01/2013
Texte de la question : Mme Aline Archimbaud (photo ci-contre) attire l'attention de Mme la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie sur le passage et le stationnement à la gare de Drancy-Le Bourget d'un train chargé de déchets nucléaires le 13 décembre 2012. Ce train, en provenance de la centrale de Borssele aux Pays-Bas et en route pour l'usine de retraitement des déchets nucléaires de La Hague, est resté dans le département de Seine-Saint-Denis pendant une journée entière. Il contenait 6.7 tonnes de combustible usagé à base d'uranium ! Il est inadmissible et irresponsable qu'un train chargé de déchets radioactifs circule sur les voies ferroviaires empruntées chaque jour par des dizaines de milliers de voyageurs et traverse des zones fortement urbanisées malgré la dangerosité de son chargement. En effet, les wagons émettent des rayonnements gamma qui se propagent à plusieurs dizaines de mètres, mettant ainsi en danger le personnel à bord des trains, les forces de l'ordre et les riverains. Compte tenu non seulement du passage du convoi en milieu urbain dense, de la virulence des radiations émises mais aussi, et surtout, de son stationnement de plus de 12 heures en gare de triage de Drancy, à quelques mètres de la gare RER qui est bondée à 18 heures, de la proximité du stade de football Paul André, de la présence de nombreux enfants à cette même heure et de la proximité des habitations des riverains, les risques pris sont énormes.
De plus, à 14h, deux autres wagons « castor » ont été accrochés au convoi. Nous supposons qu'il puisse s'agir de combustibles nucléaires usagés français. D'où proviennent-ils ? Par où sont-ils passés ? Où ont-il été stockés ? Pendant combien de temps ? Quatre wagons Castor ont également été repérés samedi 5 janvier 2013 à 12h15 à proximité immédiate des quais de la gare RER B de Drancy. Ils sont repartis dimanche 7 janvier entre 20h et 21h15. Le personnel au guichet n'était pas au courant de la présence de ces wagons ni qu'ils étaient potentiellement radioactifs et les maires de Drancy ou du Blanc-Mesnil n'ont pas été informés. Il est impératif que l'industrie nucléaire reconnaisse enfin le problème de la gestion et du stockage de ses déchets ! Pourquoi les élus locaux concernés n'ont-ils pas été prévenus de ce passage et de ce stationnement de longue durée sur leur territoire ? Quelles sont les autres villes dans lesquelles ce convoi est passé, a stationné et quelles mesures a-t-elle prises ? Par ailleurs, si, comme elle l'a répondu à Jean-Christophe Lagarde lors de sa question à l'Assemblée nationale, « l'application des contraintes réglementaires et les débits de dose à proximité du véhicule sont (...) très strictement contrôlés » et qu'il n'y a donc pas de danger, pourquoi éviter les heures de pointe et stationner le convoi pendant plus de douze heures ?