L’Ile-de-France mauvaise élève de l’Europe pour le recyclage des déchets
Publié le 18 Novembre 2014
Tri sélectif. Avec seulement 21% de ses déchets recyclés, l’Ile-de-France fait beaucoup moins bien que beaucoup d’autres régions européennes. C’est le bilan de l’étude Regions 4Recycling menée pendant deux années.
En temps de recyclage des déchets, l'Ile-de-France est encore très loin des objectifs fixés par l'Union européenne. Avec seulement 21 % de ses rebuts qui sont recyclés, elle fait beaucoup moins bien que beaucoup d'autres régions européennes, comme la Flandre ou la Catalogne. D'ailleurs, les seules régions qui recyclent moins que la région parisienne sont celles de Lisbonne (Portugal) et d'Athènes (Grèce), situées dans des pays soumis à une cure d'austérité drastique.
Ce sont les enseignements tirés du projet européen Regions 4 Recycling, qui s'est intéressé, pendant deux ans, à la destination des déchets dans treize régions européennes. Une étude qui ne met donc pas vraiment la région à l'honneur mais qui, selon Corinne Rufet (EELV), vice-présidente chargée de l'environnement au conseil régional, a permis d'identifier des pistes d'amélioration. « Ce qu'on constate en premier dans les régions qui s'en sortent mieux que nous, c'est qu'elles disposent d'un tas de moyens pour agir que l'Ile-de-France n'a pas. C'est notamment le cas de la TVA incitative. En Ile-de-France, elle est identique en matière de recyclage ou d'enfouissement. Par ailleurs, il y a des régions, comme la Catalogne, où les règles de tri sont partout les mêmes. En Ile-de-France, les règles diffèrent selon que vous soyez à Cergy (Val-d'Oise), Ozoir-la-Ferrière (Seine-et-Marne) ou Paris », note-t-elle.
« Le vrai problème de la région, c'est qu'on peut développer les ressourceries et les déchetteries mais il y a certains leviers, comme la fiscalité, où nous n'avons pas la main et où nous ne pouvons que plaider notre cause auprès de l'Etat et espérer qu'elle soit entendue. » Geneviève Wortham (PS), présidente de l'Observatoire régional des déchets en Ile-de-France (Ordif), tempère les mauvais résultats de l'Ile-de-France en rappelant que « c'est le territoire étudié le plus densément peuplé, ce qui explique aussi les difficultés rencontrées à accélérer en matière de recyclage ». Elle souhaite également que soient créées une « TVA et une fiscalité incitative en ce qui concerne les déchets recyclés », à laquelle la ministre de l'Environnement Ségolène Royal serait « très favorable ». « Mais l'actualité récente nous a aussi montré que Ségolène Royal n'aime pas beaucoup se fâcher avec les entreprises... », déplore l'élue régionale, un brin frondeuse...
L'objectif fixé par l'Union européenne est que 70 % des déchets soient recyclés d'ici à 2030.
Les Franciliens trient 31 kg d’emballages par an
Avec une moyenne annuelle de 31 kg d'emballages triés par habitant, l'Ile-de-France est loin d'être exemplaire en la matière. Ces résultats, compilés par Eco-Emballages, sont en effet au-dessous de la moyenne nationale, qui est de 46 kg par habitant. Dans le même ordre d'idée, seulement 37 % des Franciliens trient systématiquement leurs emballages, alors qu'ils sont 44 % au niveau national. Parmi les raisons invoquées par les Franciliens, interrogés dans le cadre de l'Observatoire du geste de tri, le manque d'informations.
Ainsi, 31 % d'entre eux considèrent que les consignes de tri sont difficiles à comprendre et 38 % d'entre eux disent même avoir renoncé à trier un emballage parce qu'ils ne savaient pas dans quelle poubelle le jeter. Pour améliorer les performances des Franciliens, Eco-Emballages, avec la région, prévoit le déploiement de 20 000 bacs de tri en plus et d'accentuer ses efforts pour sensibiliser le public.
Source : Le Parisien