L’élection pour la présidence de l’UMP c’est comme l’école des fans : tout le monde a gagné !
Publié le 19 Novembre 2012
Hier, en début de soirée, la rédaction d’Aulnaylibre ! s’est rendue à la permanence UMP locale (voir vidéo ci-dessous), située 7 rue Isidore Nerat, afin de couvrir ce qui constituait pour ce parti un exercice de démocratie interne inédit à savoir la désignation de son président par le vote des militants. Ces derniers avaient le choix entre Jean-François Copé le sortant et François Fillon le favori supposé des sondages. Après des semaines de campagne tendue chargées de petites phrases assassines, les deux candidats pourraient ce matin avoir le sourire puisqu’ils ont gagné tous les deux ! Comme à l’école des fans ! Le problème est que nous ne sommes pas dans une émission de télévision de feu Jacques Martin mais plutôt dans le film Highlander de Russel Mulcahy : il ne doit en rester qu’un !
Résultat des courses ce matin, l’UMP, la principale force d’opposition du pays, sort affaiblie d’un scrutin visiblement organisé dans des conditions opaques et entaché de nombreux soupçons de fraude. D’abord, en interne, puisqu’il sera difficile de reconstruire une union crédible des différents courants du parti après une telle cacophonie. Mais également bien entendu vis-à-vis des autres formations politiques nationales. Ainsi, aujourd’hui, le Parti Socialiste peut se consoler de l’épisode peu glorieux de lutte fratricide pour le poste de première secrétaire entre Martine Aubry et Ségolène Royal. Le Front National pourrait sans doute aussi exploiter cet accident industriel en expliquant que lui au moins est droit dans ses bottes. L’UDI enfin profitera certainement de l’occasion pour renforcer sa stature nationale d’alternative crédible au pouvoir en place même si, localement à Aulnay-sous-Bois, son image a été quelque peu ternie par un fâcheux « incident ».
Quoi qu’il en soit le vrai perdant dans cette histoire est finalement la politique au sens large du terme. Ce raté incroyable écornera un peu plus, s’il en était besoin, l’image de politiciens bien plus préoccupés par des luttes de pouvoir et de suprématie que par les combats d’idées. Comment peut-on alors qu’il est déjà difficile de remporter une élection face à d’autres formations politiques se tirer soi-même une balle dans le pied en interne et fragiliser son propre parti ? Et ceci alors même que les précédentes échéances électorales ont sonné comme autant d’échecs. Que cherche donc l’UMP ? A faire le grand chelem des défaites… ?