Jean-Marc Mormeck conseiller très spécial de Mehdi Bouadla boxeur du CSL Aulnay
Publié le 30 Octobre 2012
Le 15 décembre à Nuremberg (Allemagne), Mehdi Bouadla défiera l’Allemand d’origine arménienne Arthur Abraham, qui mettra en jeu sa ceinture WBO des super-moyens. Durant les semaines qui vont précéder sa première chance mondiale, le boxeur du CSL Aulnay va nous ouvrir son quotidien. Ses souffrances à l’entraînement comme des moments de sa vie privée. Deuxième round, aujourd’hui, auprès d’un conseiller très spécial : Jean-Marc Mormeck.
Il signe sa phrase d’un doigt tendu. « Dis-toi: j’ai envie d’être champion. Vis-le pour toi, c’est un moment de ta vie qui restera gravé. » Jean-Marc Mormeck a toujours cette volonté rivée au corps. Et celui qui a été champion unifié (WBA et WBC) des lourds-légers entre avril 2005 et janvier 2006 accepte volontiers de la transmettre.
A ses côtés, Mehdi Bouadla écoute sa voix posée. Ce vendredi midi, les deux hommes ont terminé leur entraînement au complexe Cerdan d’Aulnay. Musculation pour Bouadla, séance spécifique boxe avec travail à la leçon pour l’ex-champion du monde. Les deux hommes au look identique, collier de barbe et crâne lisse, sont douchés. Ils s’installent dans un ring et entament une discussion accoudés aux cordes. Franche et intime.
« C’est ta première chance mondiale, tu n’as rien à perdre, ouvre Mormeck. Tout ton travail va t’apporter. Prends ce combat comme un autre. Pour mon premier Championnat du monde, face à Hill (lorsqu’il s’est emparé du titre WBA, le 23 février 2002), je m’étais mis la pression. On me parlait de montagne et je ne pensais jamais le battre. Je n’ai pas dormi la veille du combat, je me répétais : pourquoi tu y vas? Mais le matin, je me suis dit : je ne veux pas participer, je veux gagner. » Mehdi Bouadla écoute le Guadeloupéen. Et intervient. « On dit aussi que j’y vais en victime. Je n’aurai personne pour me supporter. En France, il faut être quelqu’un pour qu’on s’intéresse à toi. » « En victime? coupe J2M. C’est déjà que tu suscites un intérêt pour les gens, il faut positiver les choses. »
Un retour aux sources
A l’opposé de la salle, Nasser Lalaoui range ses pattes d’ours. Ces gants de professeur servant de cible ont souffert un peu plus tôt sous les impacts de Jean-Marc Mormeck. Depuis un mois, l’icône de la boxe française a choisi de préparer son prochain rendez-vous avec l’entraîneur du CSL Aulnay. Le 22 décembre, pour son 10e Championnat du monde, il défiera le Polonais Krzysztof Wlodarczyk, tenant du titre WBC des lourds-légers. « Je suis encore motivé, assure-t-il. Pour ce challenge, j’ai voulu changer en prenant un Nasser motivé et en me rapprochant de gars comme toi. Quand je te vois à 9h30 à l’entraînement, ça m’apporte du positif. Je retourne aux sources avec votre façon de faire. Il y a une histoire entre nous. » « Je connais ton parcours, indique Bouadla. Tu es parti en bas de l’échelle et il y a eu le titre, puis le rêve américain… Tu as prouvé que rien n’est impossible. Et le jour où ça sera fini, tu n’auras pas de regrets. »
Le challengeur mondial des super-moyens lance un regard à son frère de ring. « Jean-Marc, tu ne fais pas tes 40 ans et je ne te croyais pas si rapide. » La réplique fuse. « S’il faut mettre les gants avec toi, je serai là. Ce sera ma participation. Et ce serait génial si le titre était au bout. »
Source : Le Parisien du mardi 30 octobre.