Grand Paris, supermétro : il manque 1 milliard d’euros
Publié le 3 Octobre 2012
Du retard est déjà à prévoir pour le Grand Paris Express. Contrairement à ce que prévoyait l’accord conclu entre l’Etat et la région le 26 janvier 2010, acte fondateur de ce chantier de transport sans précédent en Ile-de-France, le gouvernement n’a pas inscrit le premier milliard d’euros de dotation dans son budget. Ce coup de canif budgétaire fait craindre aux élus au mieux des retards dans le chantier, au pire l’arrêt pur et simple de certaines lignes, voire du projet dans son ensemble. Patrick Braouezec (Front de gauche), président de Paris Métropole, qui réunit 202 collectivités d’Ile-de-France, souligne « l’impérieuse nécessité » d’inscrire dans le budget 2013 le milliard d’euros.
« Nous faisons le maximum aujourd’hui pour le faire comprendre au gouvernement. Ce milliard est nécessaire pour lever les emprunts qui permettront de réaliser les 200 km du métro. Si on remet en cause le Grand Paris Express, ce serait un retour à la case départ, une déception pour les populations. » Valérie Pécresse, qui dirige le groupe UMP à la région, voit carrément dans le budget 2013 « l’acte de décès du Grand Paris ». Son collègue sénateur-maire des Pavillons, Philippe Dallier, juge « incompréhensible qu’aucune somme n’ait été budgétée sur les trois ans qui viennent pour lancer les études sur le supermétro. Cela signifie que le projet qui allait permettre au 93 de rattraper son retard en matière de transport est enterré ».
Le calendrier initial va être révisé
« L’inquiétude commence sérieusement à poindre », avoue Gérard Ségura, maire PS d’Aulnay, qui a un autre motif de crainte : la rumeur circule que les fonds amassés depuis deux ans par la société du Grand Paris, via la création d’un impôt spécifique, pourraient ne pas être affectés au Grand Paris Express. L’élu socialiste a rédigé, avec ses voisins de Livry, Clichy, Montfermeil et Sevran, une lettre au Premier ministre. Plus d’une vingtaine d’élus ont déjà accepté de signer ce courrier. « Les engagements de l’Etat seront tenus, précisés et financés », a assuré de son côté, hier soir, la ministre de l’Egalité des territoires, Cécile Duflot, dans un communiqué. Ce choix budgétaire est justifié par « un plan d’actualisation, d’organisation, de priorisation et de financement du Grand Paris Express ». En clair, le calendrier initial va être révisé et le supermétro pourrait arriver plus tard que prévu. « Tout ne sera pas finançable tout de suite », précise-t-on dans l’entourage de la ministre.
Source : Le Parisien du mercredi 3 octobre 2012