Envolée du prix du gaz : les plus pauvres fragilisés.
Publié le 15 Juillet 2010
Lors de la réunion publique du 5 juillet dernier présentant l'aménagement envisagé du lot A du Vélodrome, dont vous trouverez un résumé très détaillé en cliquant ici, l'importance de la qualité des immeubles construits à été largement évoquée. La norme BBC (Bâtiment Basse Consommation) a même été citée. Pour l'atteindre, une des règles techniques de construction exige de garantir une consommation énergétique inférieure à 50kWh du m² par an.
Au delà de l'aspect environnemental, qui n'est pas négligeable puisque cette norme privilégie les énergies renouvelables et tend à participer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, l'aspect économique demeure un élément fondamental. En effet, l'objectif est de réduire la consommation d'énergie d'au moins 50% par rapport à la réglementation thermique en vigueur. On mesure alors mieux notre retard ou tout au moins notre incapacité à avoir anticipé l'envolée du prix de l'énergie.
A cet égard, en juillet, le prix du gaz a continué de grimper. A tel point que le gouvernement questionne même la formule de calcul des tarifs. Héritée du temps où les Pays-Bas découvraient du gaz en mer du nord, le procédé consistait à calculer son prix à partir du prix d'hydrocarbures (pétrole, fioul) auxquels il se substituait. C'est cette méthode qu'ont adoptée les pays producteurs (Norvège, Russie, Algérie, Pays-Bas) exportant vers l'Europe, assortie de contrats à long terme ( 8-10 ans avec l'Algérie, 10 ans avec les Pays-Bas, 20 ans avec la Norvège, 30 ans avec la Russie ) garantissant la sécurité des approvisionnements aux consommateurs.
Le consommateur parlons-en justement... puisqu'il est le premier concerné par l'envolée du prix du gaz comme l'illustre l'article d'Ouest-France ci-dessous, qui révèle qu'environ 60 000 coupures de gaz ont été réalisées pour cause d'impayés sur les cinq premiers mois de l'année... Alarmant...
Stéphane Fleury.
Le tarif du gaz ne cesse d'augmenter : il a encore gagné 5% le 1er juillet. Conséquence directe, les coupures pour cause d'impayés se multiplient depuis deux ans.
Cela commence à faire beaucoup. Après la hausse de 9,7% décidée en avril, le prix du gaz a grimpé de 5% en moyenne, le 1er juillet, portant l'envolée à 15% depuis le début de l'année. Ces nouveaux tarifs se traduisent par une augmentation de la facture pouvant aller jusqu'à 45 euros par an pour les foyers chauffés au gaz. Un coup dur pour de nombreux ménages, déjà fragilisés par la crise.
En témoignent les nouveaux chiffres révélés par GrDF. Le gestionnaire du réseau de distribution de gaz naturel, filiale du groupe GDF-Suez, a annoncé avoir réalisé "environ 60 000 coupures de gaz" pour cause d'impayés sur les cinq premiers mois de l'année. Plus alarmant encore, l'entreprise a recensé, depuis janvier, 110 000 demandes de coupures formulées par les différents fournisseurs. Soit dix fois plus qu'il y a deux ans.
Sur l'ensemble des coupures réalisées de janvier à mai, "la moitié des installations est de nouveau alimentée en gaz naturel" tempère GrDF. Il n'empêche : 30 000 ménages en difficulté sont privés de gaz depuis le début de l'année. Autant dire que la nouvelle des tarifs passe mal auprès des usagers. L'association de consommateurs CLCV (Consommateurs, logements et cadre de vie) a adressé une lettre au PDG de GDF Suez, Gérard Mestrallet, pour lui "demander des comptes".
"La fusion des groupes GDF et Suez consistait à créer un groupe de taille mondiale en situation de peser dans les négociations avec les producteurs, au bénéfice des consommateurs, rappelle l'association. Où en est-on aujourd'hui ?" L'entreprise achète son gaz via des contrats à long terme, à un prix indexé sur les cours du baril de pétrole.
" C'est le système que l'Etat a souhaité", précise Gérard Mestrallet. Or, ce procédé ne semble plus satisfaire le gouvernement, à en croire Christine Lagarde. La ministre de l'Economie a réclamé "une pause" dans les tarifs du gaz jusqu'au 1er janvier 2011, le temps qu'un audit détermine si la formule tarifaire appliquée jusqu'ici était "la bonne". Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie et de l'Energie l'a confirmé : il n'y aurait pas d'augmentation des prix "tant qu'on n'aura pas les résultats de cet audit", dont les conclusions sont attendues en septembre.
Les Français peuvent-ils souffler ? Pas vraiment. Car à l'envolée du prix du gaz pourrait s'ajouter celle du tarif de l'électricité. "On annonce déjà de possibles augmentations pour le mois d'août, et le projet de loi Nouvelle organisation du marché de l'énergie (Nome), qui doit passer au Sénat, en septembre, laisse aussi craindre de fortes hausses de prix", prévient le PS.
Source article : Sylvain Morvan, Ouest-France Edition Caen 2 Juillet 2010
Source graphe et infos complémentaires des Echos.